Mohamed Abozekry est présent en trio ce soir au Périscope. A ses côtés, Abdallah Abozekry, son frère et Nicolas Thé, le batteur, pour revenir sur le plus récent projet du musicien.
Le joueur de oud n’est surtout pas un inconnu à Lyon où il est installé depuis plusieurs années et où il intervient régulièrement (il était en juin dernier l’un des invités du Péristyle de l’Opéra de Lyon). Mais si c’est ici qu’il a notamment publié deux disques avec son groupe Heejaz, c’est bien en Egypte que le jeune musicien a d’abord fait ses classes, découvrant et apprenant le oud pour en devenir l’un des interprètes les plus talentueux. A peine adolescent, et muni d’un diplôme de soliste et de professeur de la il rejoignait le renommé Orchestre d’Orient dirigé par Nasser Shamma et à 18 ans, il remportait le premier prix du concours international de oud à Damas.
Dix ans après, Mohamed Abozekry a vu du pays et surtout entremêlé sa musique natale avec de multiples autres, occidentales mais pas seulement. De cette démarche naissent des accents et des rythmes riches, séduisants, dont les variantes ne cessent de nous attirer dans des paysages ignorés.
Si Mohamed est au oud, qu’il manie en effet à la perfection, Abdallah est quant à lui au saz, un instrument moins familier à nos oreilles, proche du luth, voire du bouzouki, qui trouve sa source dans la culture kurde et qui se pratique aujourd’hui de l’Iran aux Balkans : en tout cas, des sonorités qui se marient à la perfection aux accents du oud en le prolongeant ou en le complétant.
C’est à ce duo que Nicolas Thé vient donner la réplique, stimulant ou arbitrant la musique des deux frères, les colorant à sa manière avec beaucoup de délicatesse.
C’est aussi ce qui fait l’un des grands intérêts de ce trio tel qu’il est constitué : cette rencontre musicale un tantinet improbable et qui débouche sur un univers où la sérénité le dispute à la vigueur d’ensemble, le tout distillé dans avoir l’air d’y toucher.
- Au Périscope jeudi 15 novembre à 21 heures.