Du jeudi 4 avril au dimanche 7, quatre étonnantes soirées se tiennent rue Lanterne. Court mais dense. Comme chaque année, le Hot Club de Lyon s’offre son festival.
Vous prenez un caveau, voûté bien sûr, de préférence dans la rue Lanterne, sentine experte en plaisirs et transgressions, vous y ajoutez une estrade, des chaises (pas du plus grand confort), un bar dans la salle à côté, une flopée de musiciens –vraie richesse du lieu- et surtout, une constance à organiser chaque soir, du mercredi au samedi, des concerts mêlant tous les jazz. Vous êtes au Hot, décrié, encensé, contre vents et marées, voire tempêtes, mais toujours là.
Car, même si le Hot-Club a joué plusieurs fois les SDF, tout cela dure tout de même depuis 1948. Et, même si les enfants sont souvent ingrats, nul doute qu’ils sont nombreux à reconnaître que c’est bien ce « grand-père »là qui leur a un jour montré la voie.
Le Hot n’a pas eu que des jours faciles. Encore récemment. Mais depuis quelques années, il a pris l’habitude, à l’arrivée du printemps, d’organiser son festival. Cette année, ce sera la semaine prochaine, du 4 au 8 avril, dans la foulée, donc, d’un A Vaulx Jazz qui a égayé les esprits durant près d’un mois.
Cette fois, le festival du Hot-Club se tient sur quatre soirées, courtes mais parfaitement dosées, toutes organisées dans le caveau (finie l’expatriation jusqu’à la salle d’à côté, trop chère sans doute). De jeudi à dimanche, quatre belles soirées vous attendent donc. Entre Jeremy Pelt, trompettiste hors-pair déjà venu au Hot, Romain Pilon, Philippe Maniez et Manu Guerrero, ce sont quatre intéressantes affiches qui vont se succéder : un trio, un grand orchestre et deux quintets.
Le programme des quatre soirées
Le 4 avril : Romain Pilon organ trio
Pour cette soirée d’ouverture du festival, nous avons le plaisir d’accueillir le guitariste français Romain Pilon.
On a pu l’entendre depuis de nombreuses années avec son trio composé de Fred Pasqua à la batterie et Yoni Zelnik à la contrebasse ainsi que dans divers autres projets notamment avec Pierre De Bethmann et David Prez. Ces nombreux concerts font de lui un guitariste incontournable de la scène jazz française et internationale.
Ces derniers enregistrements mettent en avant sa collaboration avec des musiciens internationaux (ben Wendel, Walter Smith III, Seamus Blake,etc…).
Pour cette soirée au Hot Club, Romain nous propose un Organ Trio avec une rythmique Outre-Atlantique. L’organiste Sam Yahel (Joshua Redman, Maceo Parker, Madeleine Peyroux, Wycliffe Gordon, Bill Frisell, etc).
A la batterie, on retrouvera Kush Abadey (Ravi Coltrane, Chris Potter, Nicholas Payton, Gilad Hekselman, Jeremy Pelt, etc…).
Une soirée de haute voltige où les compositions du guitariste vont nous ravir de tout son lyrisme et de sa musicalité.
Sam Yahel : Orgue Hammond ; Kush Abadey : batterie ; Romain Pilon : guitare
Le 5 avril : le Hot Club Generations Big Band
Du beau monde aux côtés de Philippe Maniez et Jean-Salim Charvet , d’Olivier Truchot à Patrick Maradan + une batterie de cuivres des plus respectables
Philippe Maniez : batterie, direction musicale ; Jean-Salim Charvet: co-direction ; Patrick Maradan : contrebasse ; Thibaut François : Guitare ; Olivier Truchot : piano ; Jean-Salim Charvet, Yonatan Hes, Victor Maisonneuve, Alexandre Roudault : sax ; Simon Girard, Héliodore Perrot, Jules Regard, Sylvain Thomas : trombones ; Achille Alvarado, Ysaura Merino, Christophe Metra, Hervé Salamone : trompettes
Le Hot-Club a pour vocation de réunir des artistes de générations différentes depuis sa création.
Dans l’idée de perpétuer cette tradition, sous l’impulsion du batteur ex-lyonnais vivant maintenant à Paris, Philip Maniez, et avec le soutien de Jean-Salim Charvet, jeune musicien lyonnais, un orchestre inter-générationel a été créé.
Batteur et arrangeur très demandé dans la capitale, Philip s’est proposé d’écrire un répertoire spécialement pour l’occasion.
Au Hot Club à 20h30. Prix : 16€ à 20€
Le 6 avril : Manu Guerrero quintet
Les Andes et le jazz afro-américain se rencontrent dans la musique de Manu Guerrero. Après une carrière de sideman prestigieuse et éclectique auprès notamment des stars françaises les plus connues (Céline Dion, Michel Sardou, J.J Goldman) le pianiste franco-péruvien, né à Toulon, nous dévoile enfin ses compositions. Accompagné de musiciens de renom, Manu nous invite quelque part entre le Pérou et la France. Tout un voyage ! Un jazz rythmé, raffiné, aux accents sud-américains et aux racines nord-américaines.
Manu Guerrero: piano ; Samy Thiebault: saxophone ; Minino Garay: percussions ; Felipe Cabrera: contrebasse ; Lukmil Perez : batterie
Le 7 avril : Jeremy Pelt Quintet
Cela fait déjà quelque temps que l’on entend parler dans la « Big Apple » de la nouvelle star de la trompette : Jeremy Pelt. Depuis la Berklee, il a joué avec Jimmy Heath, Greg Osby, Gerald Cleaver, Ravi Coltrane. On le compare aisément à Miles ou Freddie.
Collectionneur des gigs les plus prestigieux : Art Blakey, Horace Silver, Roy Haynes, Dizzy Gillespie, Mc Coy Tyner, Wynton Marsalis, Kenny Barron, Freddie Hubbard, Nat Adderley… C’est avec ce dernier qu’il acquiert une vraie reconnaissance fidèle à son maître, Cannonball Adderley. Néo bopper accompli, fougue contrôlée, tempos rapides, sonorité rapeuse et swing convaincant sont ses meilleurs arguments.
Jeremy Pelt: trompette, bugle ; Victor Gould: piano, Fender Rhodes ; Vicente Archer: contrebasse ; Allan Mednard: batterie ; Chien Chien Lu: vibraphone, marimba
(Attention) A 18 h 00. Prix : 16€ à 20€