Treize ans après sa naissance discrète dans un coin oublié de Lyon, en contrebas de la gare de Lyon-Perrache, le Périscope poursuit sa métamorphose. En mai prochain, après 6 mois de travaux il inaugurera une deuxième salle, copie presque conforme à la première. En attendant, rendez-vous le 7 décembre pour une grande soirée anniversaire.
Quand il avait ouvert, il y a 13 ans, coincé dans ce quartier oublié de Perrache entre prisons, femmes noctambules, bruit des trains et voûtes un brin sordides, on n’aurait pas forcément parié sur son avenir.
Tout faux : une décennie après, Le Périscope s’est bel et bien imposé à Lyon comme l’une des scènes musicales les plus surprenantes et les plus suivies de la région. Malgré l’exiguïté des lieux (un ancien atelier aux murs fatigués), la tristesse du quartier et la difficulté d’accès, le « caveau » n’a cessé de grossir, s’imposant toujours un peu plus comme le lieu des musiques les plus étonnantes, en jazz d’abord, mais aussi dans quelques musiques cousines, rock, électro, hip-hop et autres. Au fil des saisons, les affiches se sont succédé, marquées par des évènements musicaux qui ne devaient rien au hasard.
Le bouche à oreille a fait le reste, du côté du public certes, mais aussi à l’autre bout, du côté des musiciens qui, désormais, font volontiers le détour pour jouer ici. Un signe.
Le reste a suivi dont la sollicitude des acteurs culturels ou des collectivités locales chargées de répartir l’argent du contribuable.
Mais, et c’est tout le problème, malgré la mezzanine et ces travaux qui se sont succédés depuis l’arrivée, le caveau manque de place : la salle ne peut accueillir que 100 places assises (et 200 debout) et impose de jongler en permanence (les musiciens enjambent le public pour accéder à la scène et la régie son est installée au beau milieu de la salle). Ce qui a son charme : Le Périscope, au bout de ces 13 ans, ne s’est jamais départi de cette convivialité qui attise les énergies.
600 000 euros investis dans la nouvelle salle
Mais 2020 marquera une nouvelle étape : le caveau inaugurera en effet en mai prochain une deuxième salle, contigüe à la première, disposant de la même profondeur mais légèrement plus grande. Elle devrait pouvoir accueillir 120 personnes assises et 280 debout. La décision est déjà prise, les plans arrêtés mais plusieurs mois seront nécessaires pour transformer cet ancien atelier (de peinture ou de plomberie, on ne sait plus) en une salle de spectacle confortable qui disposera d’un petit balcon façon salle à l’italienne). « On va y investir 600 000 euros » précise à ce sujet Pierre Dugelay, l’inspirateur des lieux. Un montant auquel participeront la mairie, la métropole et la région et le CNV.
Bref, tout va bien. Armé de 8 salariés, et d’une dizaine de programmateurs le Périscope bénéficie aujourd’hui de toutes les attentions : la DRAC a notamment joué son rôle en allant pousser les portes de la mairie, se souvient le directeur. Et aujourd’hui, les propositions de passage affluent
Le jazz bénéficie de toutes les attentions
L’originalité du lieu tient aussi à une programmation qui va bien au-delà du jazz. Toutefois, si cette musique constitue peu ou prou la moitié des dates, elle mobilise 70% des ressources (le budget programmation s’élève à 200 000 euros). Ce qui explique que le Périscope privilégie l’accueil de résidents de la région. « Mais la scène lyonnaise est très novatrice, on se concentre là-dessus », explique le directeur qui rappelle qu’un projet de chambres pouvant accueillir des artistes de passage a bien été étudié mais « c’était compliqué ». Par ailleurs, la répartition des rôles avec l’Opéra est plus nette que par le passé : « la ligne directrice de l’Opéra est plus claire, explique Pierre Dugelay. Et nous sommes dans l’expérimentation, le laboratoire ». Faisant la part belle à la jeune scène lyonnaise dans ce qu’elle a de plus innovant.
On devrait en reparler le 7 décembre : ce soir-là, le Périscope fêtera son 13ème anniversaire. Tout le monde est convié pour l’occasion.
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