L’arrivée il y a un et demi d’une nouvelle scène de Jazz à Lyon, rue de la Baleine, dans le quartier touristique de Saint-Jean, constituait quelque part une divine surprise dans un écosystème jazzique métropolitain à la peine (cf A Vaulx Jazz et la fin de l’AmphiJazz de l’Opéra), il faut bien le dire.
Un lieu avec sa scène équipée d’un piano (Schimmel) et d’une batterie (Gretsch Catalina Jazz 18) ; et son restaurant conçu pour et par le Jazz qui avait bien l’intention de proposer une offre originale.
S’inspirant des Clubs new-yorkais, notamment, son créateur, Yves Dorn batteur de jazz, familier de la scène jazz lyonnaise (et ancien ingénieur), propose ainsi depuis avril 2017 un lieu confortable, joliment agencé où l’on peut à la fois boire et manger, en écoutant la musique bleue.
L’idée de son créateur : proposer des formations musicales de qualité (et rémunérées, ce qui n’est pas le cas de tous les caveaux jazz), mais aussi une restauration soignée et des vins de qualité.
Des trois objectifs, seul celui de la restauration restait encore à améliorer : Yves Dorn vient de renforcer l’équipe avec un restaurateur professionnel, Thomas Pauley, chargé de faire grimper encore la qualité des plats proposés et du service.
Une trentaine de couverts chaque soir
Yves Dorn, sur la scène du Bémol 5, en compagnie de Ludovic Chazalon, directeur artistique du Rhino
Avec un public composé d’un tiers de touristes et de deux tiers d’habitants de la Métropole, le public a répondu présent, mais, ajoute Yves Dorn, « l’équation reste difficile », même si le public tend à s’étoffer petit à petit.
La salle affiche ainsi en moyenne une trentaine de couverts chaque soir.
L’économie du Bémol 5 est simple, résumée par Yves Dorn, « l’entrée 15 euros, sert à payer les musiciens ; la restauration et les boissons doivent permettre de financer la structure ».
A l’ouverture, le boss du Bémol5 avait expliqué à Jazz’inLyon qu’il voulait programmer « un jazz qui ne soit pas trop daté. Allant du be-bop au jazz actuel, voire pourquoi pas de l’électro ou du funk ». Les formations sont soit régionales, soit américaines. Un partenariat a été notamment mis en place avec Jazz à Vienne.
Le changement d’orientation de l’autre grand caveau jazz de Lyon, l’ancêtre Hot Club qui, suite au changement de son équipe dirigeante, vise aussi désormais un jazz plus moderne devrait infléchir la programmation du Bémol 5 : « Je ne m’interdis plus désormais de programmer du jazz plus traditionnel, ou du moins d’en programmer un peu plus désormais. »
Toutes les palettes du jazz vont ainsi se produire sur la scène du Bémol 5. En témoigne, les prochains concerts programmés où l’on trouve le « Jazz lyrique » de Judith Charron et Benjamin Kahn (le 23 octobre) ; une scène ouverte gratuite (le 1er novembre) avec les élèves du Conservatoire ; voire le quartet de Gael Horellou et de Ari Hoenig (le 7 novembre) ; ou encore l’excellent pianiste Michel Teruel en trio (le 9 novembre).
Le Bémol5 : un projet courageux, ambitieux, exigeant que la Jazzosphère lyonnaise, s’il en était encore besoin, doit s’empresser de découvrir…
– « Le Bémol5 », 1 rue de la Baleine à Lyon ; du mardi au samedi ; avec scène ouverte le jeudi avec entrée gratuite.
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