
Chaque année, deux jours durant, au sud de Paris, des dizaines de musiciens et pas des moindres se retrouvent pour fêter Maxim Saury, disparu en 2012. Lors de cette 13ème édition, avec sa fille Julie Saury aux baguettes, ils se sont retrouvés à une quarantaine, rappelant à ceux qui ont oublié ou jamais connu ce qu’est une vraie Jam Session
Une jam monumentale. Par le nombre : une quarantaine de musiciens de jazz, tous âges, tous instruments, batteurs, trombonistes, saxophonistes, trompettistes, pianistes, voire organiste (l’Hammond, tenu ce soir-là par Rhoda Scott). Mais aussi une jam démarrée le vendredi et qui s’est poursuivie le lendemain soir. Des musiciens connus ou moins connus, jusqu’à des très jeunes : la nouvelle génération.
Julie Saury, aux baguettes …… mais aussi à la baguette de cette Jam hors norme
Et une ambiance unique : au départ, ils sont quatre, cinq, six à lancer le thème, invités à monter sur scène par Julie Saury. L’inspiration et le désir de jouer font le reste : là, un sax quitte sa chaise pour se rapprocher d’un micro, plus loin, un trombone fait de même, au moment même où le guitariste décide de s’en mêler. Au fil de la soirée, c’est tout un petit monde du jazz qui se déploie sous nos yeux. Façon accordéon. Ici quatre trombones en batterie. Là, cinq clarinettistes et pas des moindres.
Maxim Saury, né le 27 février 1928
Il s’agit, en ce 27 février de rendre hommage à Maxim Saury, né en effet le 27 février 1928, grand clarinettiste devant l’Eternel et qui n’a cessé, jusqu’à sa disparition en 2012, d’enchanter le Caveau de la Huchette et combien de scènes ou de festivals. Dont celle-ci qui porte d’ailleurs son nom : le Club Maxim Saury, installé au beau milieu d’un hôtel au sud de Paris, l’Hôtel Léonard de Vinci à Lisses.
Depuis, chaque année, le 27 février ou le vendredi le plus proche, des dizaines de musiciens, qui ont joué ou connu Maxim Saury, envahissent cet hôtel le temps d’un week-end à l’appel de Julie Saury.
Julie Saury ? Batteuse aguerrie de jazz, qui accompagne entre autres Rhoda Scott depuis des années mais surtout fille de Maxim Saury avec lequel elle a fait ses premières armes et pas seulement. Une frimousse de jeune fille mais des années d’expérience ; qu’il s’agisse comme ici de développer aux drums des nuances inattendues, une manière de guider ses comparses, de les relancer ou de les mettre en valeur, et aussi, de mener de main de maître ces soirées sans avoir l’air d’y toucher. Tout le monde, ici, se prête au jeu, prêt à empoigner son instrument et de rejoindre la scène. Et plus si affinités.
« En fait, j’étais très amie avec Marc Bernardin, le directeur de cet hôtel et qui avait décidé d’y créer un « Club Maxim Saury ». « On y jouait régulièrement, explique Julie Saury. Et à l’anniversaire de mon père, on y jouait toujours un gros concert ».
En 2012, à la disparition de Maxim Saury, les choses auraient pu en rester là. C’est le contraire qui arriva : Marc Bernardin décida au contraire de « sanctifier » le lieu, d’entretenir la mémoire du musicien en y organisant régulièrement des concerts de jazz et, chaque 27 février, un rassemblement presque unique.
« Au début, il y avait des musiciens qui jouaient avec Papa, explique Julie Saury, et puis, ça n’a cessé de grossir parce que tout cela s’est su, et les gens ont commencé à venir ».
13 à 14 années de Jam ininterrompues
2012-2025 : l’autre jour, il s’agissait donc de la 13ème ou 14ème Jam annuelle organisée là. Du beau monde : non seulement parce que Julie Saury a fréquenté et côtoyé bon nombre de ces musiciens dès son enfance mais parce qu’elle peut aussi compter sur Jean-Pierre Vignola, évidemment présent, pour battre le rappel, sur Marc Bernardin, toujours là, et sur le personnel de l’hôtel pour tout organiser. « Ca fait six mois qu’on bosse dessus. Au départ, un petit comité est retenu et après, les gens nous rejoignent, s’ajoutent au gré de leur calendrier ».
D’où des quartets ou des quintets inattendus qui se forment aussi vite qu’ils disparaissent. Là un duo. Le plus souvent, Julie Saury est aux commandes : grand sourire et douce autorité. « Je décide des morceaux et viennent ceux qui veulent jouer ». Ainsi, pour tel ou tel morceau : « j’ai besoin d’un bassiste, d’un sax et d’une trompette……. A peine démarré, un trombone, une clarinette ou un sax, qui semblait somnoler à sa table prend le train en marche, voire en prend les « rênes », tant tous les musiciens présents partagent ensemble le répertoire et alignent des années de connivence.
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