Trois plateaux différents les uns des autres, mais émanant d’une même source : Cuba. C’est ce qui était proposé le vendredi 7 juillet aux festivaliers du théâtre antique de Vienne.
Pour débuter cette soirée cubaine, à 20 h 30, Jazz à Vienne avait choisi le pianiste virtuose Harold López-Nussa qui a quitté Cuba pour s’installer avec sa famille à Toulouse. Il l’a prouvé sur scène, il est un adepte chevronné d’une musique « en fusion » très efficace mariant une forte tradition latine eau jazz ; bref, un jazz latino dont on se lasse pas , avec sa forte tradition dansante.
Qui plus est, le concert était enrichi ce soir là de l’impeccable harmoniciste Grégoire Maret dans son beau costume blanc, qui a donné une coloration presque nostalgique à cette soirée latino.
Tradition pure de la musique cubaine
Retour à la tradition pure de la musique cubaine, ensuite, avec le concert phare de cette soirée consacré au groupe mythique qui suivit : Grupo Compay Segundo, un orchestre aujourd’hui dirigé par Salvador Repilado, le fils, de celui qui fut le musicien phare de Cuba, aujourd’hui disparu.
Outre le fiston de Compay Segundo, figuraient dans l’orchestre des musiciens qui l’ont accompagné de son vivant et quelques nouveaux et jeunes arrivants mis en avant lors de nombreux solos.
En sus, deux invitées étaient présentes sur scène pour pimenter la soirée, donner du rythme et ne pas s’enfermer dans une chapelle : Maikel Dinza & Rolando Luna
Ce fut l’occasion de voir défiler les grands « tubes » de celui qui reste l’un des groupes les plus représentatifs de la musique cubaine traditionnelle, à l’instar de Chan Chan, chanson qu’avait écrite Compay Segundo à partir d’un conte cubain et qui constitue quelque part l’oriflamme musical du groupe…
Mais aussi l’occasion d’ouïr de nouveaux morceaux d’un récent opus car le groupe ne veut pas rester figé dans la tradition : «Vivelo», sorti en octobre 2022, avec huit titres originaux co-signés par Salvador Repilado.
Comme il le prouve sur scène : ce dernier n’a qu’un credo : honorer la mémoire de son père et diffuser le plus largement possible la richesse d’un patrimoine musical et culturel qui mériterait d’être classé à l’Unesco comme la Havane…
L’effet Cimafunk
A la musique très dansante du Grupo Compay Sugundo succéda une musique encore plus dansante, celle du groupe funk cubain Cimafunk, qui n’a rien de très sophistiqué, mais se révèle efficace avec ses percussions lancées au rythme d’un train à grande vitesse, comme on avait déjà pu le constater lors du Festival 2021 lorsque Cimafunk avait balayé au petit matin le théâtre antique lors de la All Nighy Jazz.
Même énergie cette fois encore.
A l’instar de son leader Cimafunk, alias Erick Iglesias Rodríguez, («cima» pour cimarrón, le nom des esclaves en fuite, réfugiés dans les montagnes), qui a fait irruption sur scène avec ses lunettes noires, sa chemise à fleur et son pantalon pattes d’eph et son rythme endiablé, appuyé par deux spectaculaires instrumentistes aux cuivres qui ont fait avec lui le spectacle.
Il mixe les rythmes et sonorités des multiples traditions afro-caribéennes avec les grooves du funk et du hip-hop US : la dernière facette cubaine de cette soirée et, il est vrai, pas la moins dansante…
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