Un théâtre de la Renaissance quasi plein jeudi soir à l’occasion du concert « L’homme à la tête de Chou In Urugay » programmé dans le cadre du Rhino Jazz(s).
Originale proposition artistique du tromboniste compositeur arrangeur Daniel Zimmermann – pour une revisite de chansons tirées du répertoire de Serge Gainsbourg – alliant respect et mise en perspective des mélodies, des lignes de basse, des harmonies pour accoucher de pièces originales, décalées, malicieuses, à la limite de l’irrévérence mais non dénuées d’un panache classieux.
Les pièces choisies vont fouiller dans toutes les époques en prenant le meilleur de Gainsbourg : Les Amours Perdus, Chez les Yéyés, Machins Choses, Bonnie & Clyde, Ballade de Mélody Nelson, Comic Strip, …
Bien sûr on reconnaît les chansons mais leurs traitements vont se construire à partir d’un des caractéristiques du jazz : reprendre les thèmes populaires comme pré-textes et développer une signature stylistique.
Et Daniel Zimmermann emmène ce brillant quintet avec une grande cohérence, une belle énergie.
Side man de Nougaro, Manu Dibango, Tony Allen, Wynton Marsalis, Jacques Higelin, Bernard Lavilliers, Michel Legrand, bref du niveau, Daniel Zimmermann est un instrumentiste qui possède le son magique du trombone à la fois percussif, fluide, langoureux, mélodique, délirant, un vrai envoutement. Le discours est fluide, agile, généreux, et l’homme semble non dénué d’humour – particulièrement dans la présentation des morceaux et des musiciens.
Les musiciens
Au saxophone, le grand Pierrick Pedron, inaltérable dans son expressivité, son flux, dans une présence solide, collant parfaitement aux intentions multiples des différents thèmes, une section rythmique de choc avec Julien Charlet à l’écoute permanente des solistes et le régional de l’étape Jérome Regard, pilier du groove et enfin le guitariste Pierre Durand, dans la lignée de Bill Frisell, fin rythmicien plaçant des relances au bon moment, aérien et excellent soliste mêlant un vocabulaire rock, jazz, africain.
Un bon concert est un concert où l’on ressort joyeux, plus ouvert sur le monde, plus généreux… Ce fut le cas ce jeudi soir.
Très bonne proposition du Rhino Jazz(s) et bravo à la sonorisation – impeccable.
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