
Cette 13ème édition réunit à Montrouge la fine fleur de la guitare, de ses luthiers et de ses musiciens, venus de France ou d’ailleurs. Un rendez-vous annuel qui grossit d’année en année et qui accueille un public venu parfois de loin
Entre luthiers, spécialistes et musiciens, un petit monde qui se connait, parle le même langage et partage la même passion
Ambiance enchevêtrée, débonnaire, genre « il se passe quelque chose ». Ca court, ca discute. Ici des curieux, là des initiés, et surtout, des guitares. Des dizaines, des centaines exposées. Couchées, alignées, pomponnées. C’est le grand jour : l’ouverture du Paris Guitare Festival, qui se déroule jusqu’à dimanche au « Beffroi de Montrouge » ( Paris), lieu unique de par sa taille, ses salles de concert, son architecture, et qui se prête admirablement à ce qui est le plus grand rendez-vous de guitares et de guitaristes en France, et l’un des plus grands en Europe.
« C’est un peu le salon de l’Auto version guitare », sourit Jean-Michel Proust, directeur artistique de ce « salon de la belle guitare » qui fête cette année sa 13ème édition.
Un rendez-vous de plus en plus consistant qui sait mixer à la fois des salles d’exposition de guitares et de matériels, des concerts dont trois en soirée à ne pas manquer (voir ci-contre), 50 concerts de démonstrations, 7 salles d’essais, des ateliers d’initiation pour enfants, des rencontres avec les professeurs de la Fabrique des Talents et autres rendez-vous qui rythmeront ce long week-end.
Une famille et un petit monde qui se connaît à merveille
Outre les guitares, sont présents tous les matériels permettant d’en jouer : du médiator aux pédales de toutes sortes, tables de mixage etc. L’essentiel ici est de pouvoir tester tout ce qui est proposé
A y bien regarder, on rejoint ici une famille et un petit monde qui se connaît à merveille : depuis les producteurs des essences de bois dignes d’être utilisées pour la fabrication des guitares jusqu’à ces luthiers, spécialisés ou non, qui alignent dans un ordre-désordre impressionnant des centaines de guitares.
Tous les genres : classique, blues, jazz, folk. Toutes les formes. Tous les styles. Et, on s’en doute tous les prix. Ca démarre aux alentours de 200 euros, voire moins, mais ça peut très vite prendre d’autres proportions.« Vous savez ici ce n’est rien, explique Maxime Ruiz, photographe attentif à ce milieu depuis plus de 20 ans et auteur d’un livre de référence sur le luthier Franck Cheval. Aux Etats-Unis, il n’est pas rare qu’un musicien professionnel dépense 200 000 € pour acquérir une guitare. Voire même 400 000 € » .
On s’en doute, on aimerait les toucher ou faire vibrer les cordes. Mais c’est déconseillé, surtout lorsqu’il s’agit de guitares de belle marque.
Comme à la parade….. pour le plus grand rendez-vous de l’année
Des luthiers parmi les plus renommés
Au total, 120 exposants sont donc présents : les grandes marques comme des luthiers connus seulement par des happy few, français, belges, suisses, allemands, italiens et américains. Il faut arpenter les stands ou les recoins de cette exposition pour découvrir en effet, à côté de marques prestigieuses, les luthiers les plus renommés, les plus guettés, qui présentent ici quelques guitares rares, souvent fabriquées sur mesure, selon les desiderata des clients et aussi, l’oreille du luthier qui sait donner vie et parole à ces instruments.
Franck Cheval, luthier installé près de Romans, ne fabrique que des guitares d’exception : une vingtaine par année
En 13 ans, le festival n’a donc cessé de prendre de l’ampleur. Au départ de tout, un passionné de guitare qui habitait Montrouge, Patrick Saussois, musicien. « C’était un ami. Il avait créé les Nuits du Jazz Manouche à Montrouge » , explique Jean-Michel Proust. Mais à peine le temps de lancer l’évènement qu’il est atteint (en 2009) d’un AVC dont il ne se relèvera pas. « C’est la femme de Patrick Saussois qui a eu l’idée de lancer le festival et qui m’a demandé de le reprendre » se souvient Jean-Michel Proust, qui dirigeait alors la radio TSF : elle et lui, féru de jazz (il préside d’ailleurs l’Académie du Jazz) ont alors l’idée de lancer un festival guitare abordant toutes les esthétiques, toutes les musiques. Ajoutez-y la sollicitude de la mairie de Montrouge, alors en travaux, aux espaces monumentaux et aux deux salles de concert et c’est ainsi qu’est né le Paris Guitare Festival.
Un seul mot d’ordre : Osez la guitare
D’ici dimanche, outre trois concerts, sont également prévus la 9ème grande nuit de la guitare classique et le concours international Roland Dyens, accueillant Berta Rojas et Sotiris Athanasiou.
En filigrane de tout ça, un conseil ou un appel qui n’a pas besoin d’autre explication : « Osez la guitare ».
- Festival Paris Guitar Festival, 13ème édition. Jusqu’à dimanche soir au Beffroi (mairie) de Montrouge.
Trois concerts jusqu’à dimanche
. Vendredi 7 mars : Manu Lanvin & The Devil Blues invite Gérard Lanvin
. Samedi 8 mars : Angelo Debarre invite Anne Sila
. Dimanche 9 mars : Nina Attal Electric Lady Land (spectacle en hommage à Hendrix)
Facebook
Twitter
YouTube
LinkedIn
RSS