Entouré de trois musiciens français (Philippe Martel au piano, Christophe et Philipe Le Van, à la contrebasse et à la batterie), Scott Hamilton, né à Providence dans l’Etat du Rhode-Island, mais demeurant désormais en Italie a pris l’habitude, depuis cinq ans, en cette période automnale de faire une tournée européenne. Et par bonheur, celle-ci a fait escale dans le caveau jazz de 90 places de la rue Lanterne à Lyon.
Scott Hamilton a joué avec les plus grands, à l’instar de Roy Eldridge ou Hank Jones, mais sa légende a été plus prégnante en France car présent dans un des principaux succès de Michel Jonasz qui le cite dans «La boîte à jazz » et pas seulement pour la rime, souvenez-vous : « J’aime tous les succès de Duke Ellington Tous les standards d’Oscar Peterson, Lionel Hampton, Scott Hamilton… »
Frêle, s’accompagnant d’une canne, haut comme deux sax ténor posés bout à bout, le musicien américain en impose immédiatement avec sa maîtrise absolue, son phrasé d’une précision d’artisan horloger, le son soyeux qui s’échappe de son sax, les inflexions, les caresses musicales, qu’il réussit à produire. Un vrai maestro.
Philippe Martel, le pianiste qui l’accompagne s’enflamme en expliquant qu’à chaque tournée, « nous apprenons un peu plus grâce à lui ».
Duel sax/piano
Les deux musiciens se livrèrent d’ailleurs à un moment du concert à une sorte de duel sous la forme d’une dentelle sonore.
Scott Hamilton est un excellent saxophoniste, il sait aussi bien s’entourer : Philippe Martel le pianiste a face à lui fort bien tenu son rang faisant étalage d’un jeu fort créatif à travers de superbes impros.
Les deux frères jumeaux Le Van, Christophe à la contrebasse qui a notamment accompagné Ray Charles ou Clark Terry et Philippe, à la batterie, ont fourni la pulsation nerveuse idoine permettant à Scotty de torturer avec un bonheur quasi extatique son saxo ténor devant un caveau archi-comble et ravi.
Il ne faut pas avec Scott Hamilton voir bouleverser le langage jazz.
A ce niveau là, en en redemande !
Son concert de samedi faisant surtout appel à des compositions des plus grands, Duke Ellington, Eroll Garner, Stan Getz, à travers une « Girl of Ipamena » totalement revisitée, etc..
Sa prestation se révéla donc sans surprise d’un grand classicisme. Mais à ce niveau là, on en redemande !
Le Hot avait bien mérité ce soir là son patronyme.
A propos, revient-il l’automne prochain ?
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