L’homme-orchestre et saxophoniste inoxydable arrive en compagnie de l’Orchestre National de Lyon, de la chanteuse Flavia Coelho et de Manou Gallo, bassiste de profession. Il sera précédé ce soir de Fatoumata Diawara, une voix qui fait merveille
Inusable. Incontournable. Invieillissable. Et surtout indémodable. Manu Dibango est à Vienne vendredi soir. Soirée sans risques, bien à la dimension du théâtre antique, des tendances world du moment et du talent de ce saxophoniste quasi légendaire. Manu Dibango ? D’abord un musicien complet, qui n’a cessé, qui ne cesse de promener sa bonne humeur sur toutes les scènes qui le convient. Les grandes comme les petites. De l’Olympia, pour fêter ses 80 ans, à tel petit festival, heureux de pouvoir s’offrir une telle pointure.
Musicien de terrain, le natif du Cameroun, débarqué à Marseille à l’âge de 16 ans, n’a cessé depuis de jouer ou d’entreprendre de la musique. En France (où il réside) ou ailleurs. D’où cette impression de l’avoir vu et revu, encore et toujours, en Rhône Alpes comme ailleurs.
Pour un festival dans sa dernière ligne droite, l’affiche est alléchante : Manu Dibango sera en effet sur scène avec sa garde rapprochée, ces musiciens du Soul Makossa Gang frottés à tous les styles. L’objet de la soirée, nous dit-on, est de nous embarquer dans un « safari musical » qui pourrait bien s’apparenter à une biographie mélodique. Ce qui ne manquerait pas d’intérêt tant les itinéraires musicaux de Manu Dibango sont riches et divers. Est-ce lui qui tenait le farfiza lorque Nino Ferrer faisait chanter « Zavez pas vu Mirza » à une France rigolarde ? En tout cas, l’homme est cité pour avoir été actif à côté du tant regretté chanteur ou un peu plus loin de Dick Rivers et de quelques autres. Pour ne citer qu’eux. Mais ce serait oublier, qu’arrivé en France dans les années 50, le saxophoniste a participé à toute l’aventure jazz de ces décennies, vouant une admiration sans bornes pour le Duke, ce qui nous vaut peut-être le grand orchestre de ce soir : Manu Dibango aura, en effet, à ses côtés pour tout ou partie de ce safari l’Orchestre national de Lyon.
D’abord un homme de scène
L’homme est d’abord un homme de scène, de toute la scène : sobre, hormis les chemises colorées qu’il affectionne, il occupe l’espace, totalement, spontanément, attire les regards et séduit le public, en toute décontraction. Il pourrait s’en contenter, distribuant les rôles, les ordres de passage à des compères sous le charme. Mais, pour l’occasion, Manu Dibango appelle à ses côtés deux renforts : une bassiste, Manou Gallo, avec lequel il a déjà collaboré par le passé, et la brésilienne Flavia Coelho, toujours irrésistible. Dans quel ordre ? Pour quels thèmes ? On verra sur place. Mais gageons que la soirée risque de durer…et espérons que l’ensemble ne prendra pas un tour trop policé.
En préambule, Fatoumata Diawara ouvrira donc la soirée. Chanteuse mais aussi comédienne de renom, elle sera sur scène en petite formation, très attendue depuis l’album Fenfo paru il y a un an et dans lequel sa voix fait merveille.
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