George Enesco, pas forcément connu au bataillon du jazz contemporain et pour cause : ce musicien, violoniste et compositeur, actif essentiellement durant la première moitié du XXème siècle nous a quittés en 1955. Reste une ample œuvre classique qui permet de suivre l’évolution d’un génie né quelque part en Roumanie en 1881, francophile achevé, et qui finit ses jours à Paris, 74 ans après. De son œuvre, on extirpe volontiers Œdipe, un opéra en 4 actes créé en 1931 et entré dans la légende cinq ans après lorsque l’œuvre fut jouée à l’Opéra de Paris. Depuis, cet Œdipe n’a cessé d’être reconnu comme un chef d’œuvre du siècle dernier. Pour en savoir plus, rien ne vaut un plongeon dans les archives de France Culture, lorsque Bernard Gavoty enregistra avec « Mon cher Maître », sur un ton très laudateur, une série d’émissions qui permettent de mieux pérégriner dans la musique de ce compositeur.
Et l’Opéra de Lyon dans tout ça ? On y arrive. Mercredi 5 décembre, l’Amphi invite une jolie petite bande – huit comparses- à venir évoquer une « relecture de George Enesco » et de son Œdipe. Résultat : « Œdipe Redux ». Au premier rang de l’octet, Lucien Ban, un pianiste roumain qui a rejoint New York la trentaine venue, et Mat Maneri, partenaire de longue date. Ensemble, en compagnie du trompettiste Ralph Alessi, du contrebassiste John Hébert et du batteur Tom Rainey, ils ont enregistré, en 2010, un album précisément consacré à l’œuvre de George Enesco. Ce concert, unique, est dans le prolongement de l’album et de cette quête/ confrontation entre une musique alors novatrice et ces multiples influences dans lesquelles ces musiciens n’ont cessé de s’imprégner depuis qu’ils jouent et improvisent.
Mercredi à l’Opéra, ceux-ci seront non seulement présents sur la scène souterraine de l’Amphi, mais en plus, ils recevront le renfort du clarinettiste Louis Sclavis, un habitué de ces quêtes musicales inusitées, + Theo Bleckmann et Jen Shyu aux vocals. Le concert est évidemment inédit pour de nombreuses raisons : le compositeur évoqué, les musiciens présents, la forme prise par la rencontre et la salle, même si l’Amphi est bien le lieu rêvé pour de tels moments.
* Mercredi 5 décembre, Lucien Ban et Mat Maneri, « Relecture de George Enesco », à 20 heures, à l’Amphi de l’Opéra de Lyon.
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