
Même s’il était déjà bien connu chez les musiciens et le monde du Jazz, le tromboniste d’origine viennoise, Robinson Khoury est passé le 10 mars de l’ombre à la lumière en étant sacré « meilleur musicien jazz de France » en 2024 par l’Académie du Jazz. Lors de la présentation du Festival 2025 de Jazz à Vienne, dans la ville qui a connu ses débuts de musicien au sein du Conservatoire de musique, il a joué sur la scène du Manège en trio quelques morceaux de son opus « Mÿa » qui lui a valu cette distinction. Entretien après sa prestation.
Jazz’inLyon-L’équipe de Jazz à Vienne vient d’annoncer que vous avez été choisi comme président le Jury cet été du Tremplin Rezzo, un concours rassemblant des formations émergentes venues de toute la France qui se déroulera pendant le festival. Quel sentiment à cette annonce ?
Robinson Khoury– D’abord, cela me ravive des souvenirs. Avec ma formation de l’époque, « Uptake », nous avions remporté le ReZZo en 2014.
Et je suis absolument ravi et fier d’en être cette année le président car c’est un concours formidable pour les jeunes musiciens car il leur permet d’être ensuite accompagné dans leur carrière naissante, avec la possibilité de faire un disque, de se produire dans un certain nombre de Festivals, à commencer par celui de Vienne et de trouver un « tourneur ». C’est ainsi que j’ai trouvé le mien que j’ai toujours !
Revenons sur la distinction de meilleur musicien jazz de l’année. Vous avez reçu ce prix de l’Académie du Jazz à Montrouge. Pour vous c’est une reconnaissance, une consécration, une étape dans votre carrière ?
C’est une reconnaissance, un boost. C’est un vrai honneur de figurer dans ce palmarès parmi les prestigieux musiciens qui ont déjà reçu ce prix comme Martial Portal ou Michel Pétrucciani ! Je suis reconnaissant à l’Académie du Jazz, en cette période compliquée pour tout le monde, ça fait du bien.
Dans quels projets êtes vous actuellement engagé ?
Je suis cette année encore artiste en résidence à Jazz sous les Pommiers à Coutances et je présenterai prochainement le quatuor « Demi-Lune » en coopération avec le Festival Détours de Babel en Isère. Je serai aussi début août au festival de Monastier en Auvergne consacré aux cuivres. Je m’investis aussi dans la pédagogie. Je donne des cours, j’anime des masters classes.
Justement comme se porte la musique de Jazz actuellement en France ?
On sent que ça devient compliqué dans cette période où la culture subit des assauts. Certes, je ne suis pas directement concerné car professionnellement je suis actuellement en phase ascendante, mais on sent bien qu’il est difficile pour les formations musicales de programmer des concerts ; il y a dans le même temps des festivals de Jazz qui disparaissent. C’est assez inquiétant.
Comment répondre à la situation actuelle, alors ?
Pour espérer pouvoir jouer, se produire, je pense qu’il va falloir être aussi moteur, créer ses propres projets. Et ce, en créant de petits choses à son échelle, de petits écosystèmes, créer son association autour des musiques innovantes, par exemple. Le Jazz qui est la musique de la liberté attire de plus en plus de jeunes musiciens qui ont souvent un niveau formidable et qui doivent pouvoir vivre de leur art.
Photo Jean-François Martin : sur la scène du manège à Vienne, lors de la présentation de Jazz à Vienne : Robinson Khoury : trombone et autres instruments ; Anissa Nehari : voix, percussions et Léo Jassef : piano, claviers.
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