Si l’on est fan du pianiste de Jazz jazz Keith Jarrett, on s’est posé un jour ou l’autre cette question : pourquoi le « Köln Concert sorti en 1975 a été dans l’histoire de la musique de jazz, le disque de piano solo le plus vendu au monde ? Le plus connu et de loin du pianiste américain aux 150 disques. Et qui de la sorte est devenu culte ?
Il a fallu le concert du pianiste lyonnais François Mardirossian et ensuite d’un échange avec le public de ce même François Mardirossian en compagnie de Ludovic Florin, le grand spécialiste français de Keith Jarrett sur lequel il vient de sortir un livre (édition Le Layeur), pour répondre en grande partie à cette question qui ne vous taraudera plus…
D’abord, à l’issue de son concert, le pianiste lyonnais l’a reconnu vendredi 24 janvier : il s’est livré chapelle de la Trinité à … « un suicide pianistique » ! Et d’ajouter : « C’est très prétentieux de ma part de me confronter à un tel génie… »
Et le musicien lyonnais qui joue essentiellement de la musique classique d’expliquer que lorsqu’il joue des pièces de compositeurs classiques, il peut se comparer à ses interprètes, mais pas aux compositeurs eux-même en train de jouer. Concernant Keith Jarrett, c’est complètement différent puisqu’il est l’auteur de ce morceau qu’il a joué à l’Opéra de Cologne en presque totale improvisation.
1ère étape, le concert : un vrai ravissement. A la chapelle de la Trinité, François Mardirossian a repris la transcription du concert de 1975 du génial pianiste américain, en l’adaptant à sa sensibilité. Et de rajouter une autre improvisation de Keith Jarrett en fin de concert, issue, cette fois, d’un interprétation à Tokyo. Aussi inspirée.
Il expliqua qu’il avait énormément travaillé ce morceau, mais avait in fine compris qu’il lui fallait, pour réussir l’exercice, fournir la même énergie que celle que lui avait insufflée Keith Jarrett à Cologne.
« La technique est redoutable : cette œuvre est un vrai défi pianistique. Il y avait le risque de reproduire une pâle copie. J’ai voulu ressusciter, à ma manière l’énergie que cette œuvre porte. …»
L’émotion était là, bien présente, palpable, on confirme !
François Mardirossian l’assure : « pas de doute, ce Köln concert est un des plus hauts sommets de la musique du 20ème siècle ! »
Pour Ludovic Florin, grand spécialiste du pianiste américain « l’explication du succès étonnant de cette œuvre de Keith Jarrett qui a pourtant à son actif près de 150 disques est qu’il s’agit d’un fil tendu, toujours en limite de rupture, alimenté par de puissantes vagues successives. »
Et de conclure : « Keith Jarrett a réussi à maintenir ce fil avec une énorme énergie… »
Et pourtant, avant même le concert, selon le récit prodigué par Ludovic Florin, les choses avait très mal commencé.
En cette soirée de 1975, le pianiste américain était arrivé à l’Opéra de Cologne où devait se dérouler le concert, fatigué par une longue route. Et furieux de voir que le piano qu’il avait demandé n’était pas présent sur la scène, simplement remplacé par un piano de répétition, il explose en disant qu’il ne jouera pas ce soir là !
Il part ensuite, raconte Florin déjeuner dans un restaurant. un repas qui l’aurait décidé à jouer ce soir là pour in fine donner le concert resté le plus célèbre de sa carrière.
Ceci pour la légende. En fait, assure Ludovic Florin, c’est tout simplement parce que l’organisatrice de ce concert l’avait menacé : « s’il ne jouait pas, il ne serai pas payé, l’excuse du piano n’étant pas suffisante.. .»
Au final, si Keith Jarrett avait persisté dans son refus, on serait passé à côté d’une œuvre majeure !
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