Vous faites quoi mardi ? Si d’aventure, le toilettage prévu de votre lézard vert tombe à l’eau, n’omettez pas de vous rendre à ce qui sera, curieusement, le lancement/démarrage/préambule/primetime du tout dernier Saint-Fons Jazz festival : la Jazz conférence prévue ce soir-là animée par deux musiciens qu’on retrouvera d’ailleurs au fil des soirées du festival : le pianiste Wilhelm Coppey et le trompettiste Hervé Salamone.
Deux musiciens plus qu’incontournables du côté de Lyon où ils font les beaux jours de la Clef de Voûte, du Périscope, de l’Amphi-Opéra, du Hot et de bien d’autres lieux. D’ailleurs, Hervé Salamone, acteur de Bigre ou du Big Band de l’œuf ouvrira de facto quelques jours après (vendredi 22) le festival escorté de quelques jolies pointures réunies en nonet pour une « Suite » de belle facture.
Il partagera la soirée avec Isaac’s Mood, cet étonnant projet lancé et réalisé par David Bressat et divulgué, s’en souvient-on, lors du dernier Péristyle. Soirée de contrastes ? Sans doute. Mais tel est le Saint-Fons Jazz : premier festival de la saison, qui survient en même temps que la neige, et qui sait fabriquer, avec des moyens limités, un événement musical qui en dit souvent long sur l’état de la scène jazz hexagonale.
Quatre jours riches, divers et inattendus au Théâtre Jean Marais
Outre cette soirée du vendredi 22, l’essentiel du festival se tiendra au Théâtre Jean Marais du mercredi 27 janvier au samedi 30. Quatre jours riches, divers et inattendus. Ne serait-ce que le mercredi : réunion entre d’un autre l’Assaï Jazz Trio, qui réunit Alexis Raquet (sax), Michel Garreau (dr) et Stéphane Rivero (cb), et de l’autre le pianiste Alfio Origlio pour un concert original.
Le lendemain, jeudi 28, au tour de La Table de Mendeleïev : un projet pédagogique qui devient un concert à part entière avec des élèves et des enseignants de l’Ecole de musique et Christophe Gauvert, à la contrebasse, Guillaume Grenard, à la trompette, Thibaut Martin à la batterie et Fred Mayer à la guitare.
Au tour, vendredi 29, d’Elodie Pasquier, grande clarinettiste s’il en est, familière des scènes lyonnaises et de multiples formations et qui sait constamment apporter sa musique pétrie d’énergie et de sincérité à travers un instrument (les clarinettes) qu’on croit à chaque fois redécouvrir : impact chaleureux, suavité démoniaque, persuasion constante.
Au programme de la même soirée, l’Ensemble Op.Cit arrive en compagnie de Malik Mezzadri, flûtiste mais pas que. Là encore, il s’agit d’une de ces rencontres peu banales entre un trio jazz et un quatuor à cordes, fusion à sa manière emmenée par Alexandros Markeas (compos-piano), présentant d’un côté trois violons et un violoncelle, et de l’autre des claviers-basse-batterie.
Enfin le lendemain, rendez-vous avec le Mardigro Brass Band (au marché-gare). Vous ne connaissez pas ou peu ?
Ce sera l’occasion. Ce soir-là, il nous promet un Bal New Orleans mêlant funk, blues des piano professors et chants des Mardi Gras Indians. On ne s’aventurera pas sur le mix ainsi créé, si ce n’est qu’avec des intervenants comme Rémi Gaudillat à la trompette, Jean Crozat et Simon Girard au trombone et Jean Joly à la batterie, on est à peu près sûr que la déambulation proposée par cet ersatz du Grolektif méritera qu’on s’y arrête.
Le Lincoln avec Marsalis, cerise sur le gâteau
Un big band en appelle un autre : Est-il besoin de rappeler que, samedi 6 février, cerise sur le gâteau, le festival est de la partie à l’Auditorium de Lyon pour inviter le Jazz at Lincoln Center Orchestra emmené par Wynton Marsalis. Perfection du swing, intransigeance des solistes, soutien constant de la base, décontraction du leader, machine à sons infernale qui ferait presque oublier le Count Basie Orchestra. Non, n’exagérons pas tout de même mais ce sera, à l’évidence, l’événement jazz de l’hiver à Lyon.
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