David Bressat est un beau jeune homme de 45 ans, genre Kevin Costner, ce qui n’est pas donné a tout le monde.
Son élixir de jouvence c’est la musique. Il suffit de l’écouter en parler pour entendre la passion. Intransigeant, sans l’amertume ou le cynisme déposés par l expérience, il poursuit ses rêves, balisant sa route de petits cailloux musicaux.
David Bressat est l’un des trois enfants d’une famille bourgeoise. Attention pas de la bourgeoisie étriquée, conservatrice et réactionnaire ; non pas du tout. La bourgeoisie libérale, ouverte, intelligente cultivée, comme celle des films de Louis Malle. Il ne faut donc pas s’étonner que Maman impose la musique à sa progéniture lui laissant le libre choix de l’instrument.
David choisit la …clarinette parce qu’il en aime le son, et hop au conservatoire. Ainsi va la vie…
A cette époque, le Conservatoire lui semble un peu corseté. Le Jazz n’y est perçu que comme fournisseur de mauvaises habitudes. Raison de plus pour le pratiquer.
Déjà rassembleur, David crée un petit groupe : on bosse les standards de Rollins, avec Abershold bien connu des musiciens. Le Jazz est fait de rencontres…
Un jeune pianiste Bulgare Mario Stanchev, fraichement arrivé dans notre ville fera bénéficier le jeune groupe de ses conseils.
L’évènement décisif a lieu au Sables-d’Olonnes. Le petit groupe y passe ses vacances et fait la manche dans la rue. Un homme s’arrête, les écoute. A la fin du morceau, Phillipe de Preissac clarinettiste renommé vient proposer aux jeune musiciens de venir faire un « bœuf », le soir même sur scène !
Une découverte décisive
Ah la scène ! Quel choc ! Une découverte décisive pour la vocation de notre jazzman en herbe.
En troisième, fin du Conservatoire . Pas assez stimulant pour David.Mais la musique continue.
Il poursuit des études scientifiques : le cursus royal, bac, math sup, math spé, puis Insa de Lyon.
Parallèlement il continue à jouer au Hot club dont on ne dira jamais assez l’importance dans le développement du Jazz a Lyon.
Mariage, enfants. Ingénieur chez l’Infogrames de Bruno Bonnell, cursus social prestigieux, lucratif mais… ennuyeux !
Retour … au Conservatoire, mais dans la classe de Jazz nouvellement créée, et…abandon de la clarinette pour le piano, sur les conseils de Mario Stanchev avec la ferme intention de devenir musicien professionnel.
Choc social…
Quand on est ingénieur, cette décision demande détermination et abnégation : c’est un choc social…
Donc immersion dans le monde précaire des cachetons, bal, piano, bar, leçons particulières.
Nullement découragé David Bressat déborde de projets. C’est un rêveur actif.
Il réalise que ce qu’il aime, c’est l’équipe, c’est construire avec une petite bande : pour preuve le collectif Polycarpe (nom d’une impasse, mais ils ne sont pas superstitieux ! ) voit le jour de cette volonté opiniâtre.
A la suite, vient la création d’un studio pour répéter, travailler, enregistrer, produire…
Enfin, en toute logique, la recherche du lieu propice pour présenter leur musique.
Après divers essais la conclusion s ‘impose : soyons chez nous .
Le Périscope ouvre ses portes. Réussite !
Le Périscope ouvre ses portes. Réussite ! C’est la fin d’un cycle et le début d’une démarche moins collective, plus personnelle pour David. Pas de remise en cause du choix fondamental : le monde de l’entreprise a perdu définitivement un membre.
Malgré les aléas de la profession de Jazzman, la musique reste plus que jamais essentielle. David Bressat la perçoit comme une voie initiatique. « Mystique » lance-t-il même avant de se reprendre.
Même s’il revendique le Jazz dans sa totalité, ses ombres tutélaires restent Miles, Monk, Coltrane, Meldhau Rolllins et Bill Evans (dont il dit qu’il a « blanchi » le Jazz) pour les principales. Pour le classique Debussy et Ravel.
Femme violoncelliste, fille pianiste, ouvert, sensible, à l’écoute, David continue de rêver plus que jamais sa vie en musique swinguante …
Bernard Seux
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