
Renaud Garcia-Fons attendu en famille et entre amis pour présenter un nouvel horizon : Bleu Maquam. Il sera présent sur la scène du RhinoJazz à l’automne.
Ce jour là, le contrebassiste était de passage au New Morning. Même instrument, même concert, même formation. Peu joué dans l’Hexagone, c’est évidemment le Rhino, curieux de tout, qui a la bonne idée d’accueillir fin septembre le contrebassiste pour ce projet Bleu Maquam. Retrouvailles.
De Renaud Garcia-Fons, à quoi s’attendre lorsqu’il s’avise de débarquer au New Morning le temps d’un set dense parce que raccourci, le contrebassiste partageant l’affiche avec un Minimo Garay plus en verve que jamais ? Embarquement pour quel paysage, quel horizon, quelles harmonies ?
Le contrebassiste est à son affaire, semblant toujours garder une longueur d’avance sur notre curiosité. Cette fois, l’homme du 5 cordes s’attelle devant nous à autre chose. Et profite de cette atmosphère si particulière du « caveau » pour présenter son dernier projet : Bleu Maquam.
Une histoire de famille ?
Un quartet resserré. Des figures familières Jean-Luc di Fraya et Stephan Carrecci à ses côtés. Et surtout à l’avant de l’esquif, proches, le contrebassiste et Solea Garcia-Fons, sa fille, au chant. Le répertoire ? Une sorte de vaste épopée culturelle, transfrontières, des rivages de la Méditerranée à ceux de l’Irlande, en langues originales, de l’italien au français, de l’anglais à l’arabe, de l’hébreu au portugais.
Au total, huit langues pour rester fidèle à ce petit univers sur lequel Renaud Garcia-Fons met sa patte et son archet. On tend de plus en plus l’oreille, même si (vous l’avez compris) les sous-titres manquent.
Une imbrication entre la voix et l’instrument
Surtout donc, côte à côte, le contrebassiste et la chanteuse. Certes, de la complicité, de l’affection et du talent mais encore ?
C’est là que le quartet fait mouche, balayant notre méfiance de départ : le contrebassiste et sa fille savent amorcer un thème, en douceur, voix et cordes de basse mêlées, soupesées, comme une manière d’aborder un nouveau rivage, ici la Tunisie, là l’Espagne, plus loin….
On ne sait mais on tend l’oreille. Soléa Garcia-Fons a l’art de l’accent, jouant de sa voix comme d’un instrument pouvant déambuler du plus haut ou plus bas, de la plus fine note à l’intonation la plus grave. Voix claire, posée, sans cesse renouvelée tout en donnant à ces textes des résonances palpables, même si leur sens nous échappe. Comme si la contrebasse à ses côtés décidait des directions à prendre.
C’est d’ailleurs ce qui frappe : cette imbrication entre le chant et l’instrument, que ce soit lorsqu’il ponctue les syllabes à l’archet ou lorsqu’il égrène des reliefs invisibles de ce doigté si particulier qu’on a du mal à repérer.
Plus loin, les deux complices, aux drums et au vibraphone, Jean-Luc di Fraya et Stephan Carrecci, attentifs à ne pas s’immiscer immédiatement dans ce dialogue père-fille. Mais venant renforcer ce voyage et ses étapes, où rien ne presse et qui vous emmène : un joli petit monde épris de liberté…
-Renaud-Garcia-Fons, « Blue Maqam », dimanche 28 septembre à 18 h à la Verrière des Cordeliers à Sainte-Colombe (Rhône)
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