Michelle David and the True Tones : le Rhythm ‘N Blues dans ce qu’il a de plus décapant 

Dans le cadre intime d’un théâtre de verdure provençal, la chanteuse a assené avec le sourire un rhythm’n blues authentique et plus que communicatif. Magie d’une musique étonnamment actuelle, portée par une voix mêlant force, justesse et conviction

 

Imaginez un petit théâtre de verdure respirant la sérénité au coeur d’un vieux village provençal (Cornillon-Confoux). C’est là que Michelle David escortée de ces True Tones affûtés a fait irruption. Façon petite tornade bien décidée à rappeler ce qu’est le rhythm’n blues dans ce qu’il a de plus décapant, de plus rageur mais aussi de plus chaleureux et contagieux. Vous y ajoutez un gros zeste de funk (gros travail de la guitare rythmique), de soul, divers accents de reggae et une pincée de Clapton. Le tour est joué, enfin presque. Il y a en effet la voix de Michelle David, de taille à museler les trois complices du True Stones malgré leurs heures de route, renforcés de deux cuivres. Une voix immédiatement présente. Force, justesse et conviction, quel que soit le sentiment qui la porte. Triste ou gaie. Ses multiples intonations au gré des morceaux, son aisance à aller et venir sur n’importe quel rythme, à fixer le cap, à entraîner le plus sourd d’entre nous dans son groove via d’abord une empathie irrésistible doublée d’une adorable volonté d’en découdre. D’elle, on sait la foi qu’elle aime partager sur scène comme au quotidien, et ses appels incessants à un monde d’amour et de paix. Est-ce ce qui donne, surtout face aux tragédies actuelles, encore un peu plus de sens à sa musique ? 

Une authenticité qui convainc immédiatement 

 

 

En tout cas, celle-ci n’a que faire des temps morts. Piochant dans un répertoire qui ne cesse de s’allonger (déjà trois albums depuis qu’elle réside aux Pays-Bas et un quatrième prévu pour début 2026), et forte d’années de scènes en tous genres aux USA comme en Europe, elle sait comment attirer à elle un public attentif. On compare souvent Michelle David à Sharon Jones, chanteuse aux nombreuses fêlures malheureusement disparue il y a dix ans. La voix, la même façon de se livrer sur scène, des formations similaires autour d’elles les portant toujours plus loin et surtout une authenticité qui convainc immédiatement. Peut-être en plus, Michelle en profite pour dire l’importance des combats à mener, toujours et encore.

Bref, un concert genre retour aux sources, où résonnent encore les années Stax mais sans la moindre nostalgie : au contraire 90 minutes d’une musique étonnamment actuelle où tout se referme sur une ballade tranquille….. C’est vrai : on a tout le temps devant soi.