Sur scène, Niles Rodgers prend toujours le temps d’expliquer ce qu’est Chic, la formation qui l’entoure, à peu près immuable, sauf empêchement, et comment un jour, il eut l’idée à son tour, de jouer sa propre musique.
C’est tout le paradoxe de celui qui est d’abord un fabuleux compositeur, qui fait des tubes comme il respire, mais qui pendant longtemps ne les fit que pour les autres. Comme Gainsbourg.
On cite volontiers l’anecdote d’un Bowie venant le trouver pour lui commander un tube qui marche. Vrai ou faux, en tout cas, de là est né Let’s Dance, que Niles n’oublie jamais de reprendre sur scène, quitte à laisser la vedette à son drummer pour l’occasion.
En trois accords, il réussit à créer un morceau qui ne s’estompe plus
Quel compositeur qui, en trois accords réussit à créer un morceau qui devient immédiatement familier ?
Les chansons qu’il a ainsi écrites pour les plus grands ressemblent à une litanie : Madonna, Duran Duran, Percy Sledge, Diana Ross, Bowie, Daft Punk et même notre Sheila nationale ont bénéficié de son inspiration.
Pour reprendre l’histoire, ce n’est qu’en 1976 que le guitariste eut l’idée de créer Chic avec un ami proche disparu depuis et qu’il n’oublie jamais de citer sur scène : Bernard Edwards.
La formation eut son heure de gloire, s’est arrêtée à un moment avant de reprendre de plus belle il y a 20 ans. Lors de son passage à Vienne il y a trois ans, Chic était au complet : rythmique, cuivres, chanteuses et claviers. Le concert, mémorable, que l’on pouvait déguster sur internet, a malheureusement disparu depuis. Histoire de droits sans doute.
Voir et revoir sans se lasser
Niles Rodgers est en tout cas de ceux qu’on peut voir et revoir sans se lasser. Sa rythmique innée, son jeu de guitare, les musiciens qui l’entourent et quelque chose en plus qui fait que notre sexagénaire, anti-star par excellence, est heureux d’être sur scène, le dit, le transmets, communique avec le spectateur, avec la seule idée de l’entraîner dans des morceaux qui ont beau avoir trente ans n’ont pas pris une ride.
Avant ce rendez-vous, un certain Jacob Collier, jeune Britannique, fera à Vienne son « Brexin ». Seul sur scène car ce polyinstrumentiste sait autant manier le piano que les percussions, la basse que la guitare. Jolies mélodies, art de placer sa voix, ne doutant de rien, même devant 7 000 personnes rassemblées, il arrive précédé d’une flatteuse réputation.
> 20 h 30 : Jacob Collier
> 22 h : Chic avec Nile Rodgers
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