Sous vos yeux, à quelques mètres, l’Hôtel de ville, chef d’œuvre d’architecture. Au-dessus de vos têtes, un velum directement extrait de la Rome antique. A portée de main, deux choses beaucoup plus stratégiques, vous en conviendrez, j’ai nommé le bar et ses petites mains programmées pour étancher au mieux votre soif et surtout, surtout, surtout, au centre, la scène.
Une scène magique : pensez que pour cause de restrictions budgétaires, dixit les mauvaises langues, elle a failli disparaître l’an dernier.
Ou il y a deux ans.
Avant d’être réinstallée, un jour à 4h10 du matin, au moment où le soleil jetait ses premiers feux et que la fée Aurore rougissait sous l’affront.
Un lieu on ne peut plus central pour une ville qui aime le jazz
Cette scène a beau faire à peine 82 centimètres sur ses talons, il n’empêche que sur le coup de 18h15, voilà que ses abords sont pris d’assaut. Compréhensible. Avec une rigueur métronomique, c’est à 19 heures que démarre chaque soir, excepté dimanche, les festivités. Trois sets de trois-quarts d’heure par une même formation qui se retrouve, trois jours de suite, à pouvoir jouer ce qu’elle veut en plein cœur de Lyon. Soit donc, pour tous ces musiciens, neuf sets d’affilée dans un endroit on ne peut plus central dans une ville qui aime le jazz et les musiques improvisées.
Voilà toute l’importance du Péristyle qui sait qu’il peut compter, durant ces mois creux, sur toute la clientèle Jazz de Lyon, orpheline des clubs et de Jazz à Vienne qui boucle mi-juillet. Ca fait beaucoup. Ajoutez-y les touristes, les promeneurs, les voisins, les toutous, les poissons rouges et tous ceux qui en juillet et août s’amusent à tuer le temps, cette fois, ça déborde.
Un rendez-vous estival, jovial, musical
C’est tout le mérite de l’Opéra de Lyon, qui se penche plutôt ordinairement vers d’autres musiques, d’avoir ainsi su initier et maintenir ce rendez-vous estival, jovial et musical. On ne le dira pas trop fort mais on aurait aimé pouvoir saisir les discussions des archontes de l’Opéra lorsqu’ils ont commencé à réfléchir à la chose il y a 14 ans et qu’ils ont donc décidé d’ «exfiltrer » à leur façon une musique qui, quoi qu’on en dise, émane bel et bien de l’Opéra.
Le lieu s’y prête : une fort jolie véranda l’été, mi-brasserie, mi-club de jazz
Il est vrai que le lieu s’y prête. En hiver, le Péristyle de l’Opéra de Lyon se révèle être une antichambre des dernières tendances d’un hip-hop bourré d’énergie. En été, le lieu se mue en une fort jolie véranda, mi-brasserie, mi-club de jazz, mi café-concert. La formule plaît. Volontiers festive. Avec quelques touches de création qui se dissimulent ça et là pour ne pas effaroucher. Les musiciens aiment. Le public adore, même quand il n’est pas jazzeux : à l’évidence, la convivialité et la promiscuité obligée du lieu sont des ingrédients majeurs de la recette.
Sans doute l’interruption entre le deuxième et troisième set pourrait être plus courte. Mais entretemps, il est vrai que c’est un autre public qui investit le lieu. A charge pour la formation présente de sortir un autre set, plus adapté que ce qu’elle produit à 19 heures.
13ème édition sous le dais antiquisant
Tout ça marche. Pour preuve, on en est à la 13ème édition, s’appliquant toujours la même formule : des formations de qualité invitées trois soirs durant à égrener, sous le dais antiquisant, trois sets de leur cru.
Entre 28000 et 30 000 personnes : le public du Péristyle
François Postaire, l’âme de l’Amphi et à l’origine de ce Péristyle qu’il dirige avec constance, estime que chaque année, entre 28 000 et 30 000 personnes (tout cumulé) se succèdent dans le lieu. « La fréquentation est constante, même en août », note-t-il même si juillet et septembre s’avèrent évidemment les moments forts de cette mini-saison.
Au regard de l’événement, le budget mobilisé paraît dérisoire : environ 135 000 euro. Le tout pour 28 groupes, 107 musiciens (tous rémunérés) et 252 sets de 45 minutes distillés chaque soir de la semaine. Demandez le programme !
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