Le match de la Coupe du monde féminine, entre la France et les USA ? La canicule ? Sans doute les deux.
Jazz à Vienne a en effet démarré mollement puisque l’on ne comptabilisait que 3 000 festivaliers sur les gradins d’ailleurs bien blanchis cette année, non par le soleil, mais du fait de travaux permettant de rajouter 400 nouveaux emplacements au théâtre antique.
Comme souvent, les absents ont eu tort car la soirée d’ouverture n’a pas manqué de panache. Dans les deux sens du terme, la soirée a été particulièrement chaude.
Elle a démarré sur les chapeaux de roues avec Michelle David, une chanteuse de Gospel originaire de Caroline du Nord, mais vivant aux Pays-Bas et accompagnée par une formation, elle aussi, batave d’où émergea le guitariste Paul Willemsen, un musicien au son très vintage qui gratifia l’amphithéâtre de quelques jolis soli, appuyés par une efficace petite section de cuivres.
Pile électrique au tempérament de feu, Michelle David ne tarda pas à électriser le public avec son gospel fortement dopé au ryhtm’blues, voire de rock, amenant vite les têtes à dodeliner en cadence. Bref, un démarrage en trombe et un beau succès pour la chanteuse et sa formation.
L’organisation du festival avait fait le choix courageux de proposer ensuite une création représentant trois ans de travail annonça Benjamin Tanguy, directeur artistique de Jazz à Vienne, au micro.
Une création courageuse car portant sur le thème des « black convict songs », ces chants lancinants des prisons pénitentiaires du sud des Etats-Unis , un thème assurément moins festif que le plateau précédent, mais l’occasion d’y retrouver toutes les traditions des negro-spirituals, du blues.
Il s’agissait là d’un travail de collecte, mise en forme, rassemblant des negro-spirituals connus ou moins connus, des work songs, mais aussi des compositions originales.
Une œuvre signée du pianiste Raphaël Lemmonier organisée avec le soutien de la Fondation BNP Paribas.
Les deux chanteuses du projet, Sandra Nkaké et Camille s’en sortirent très bien se prenant au jeu, en tapant la cadence avec de grand bâtons omniprésents tout au long du spectacle.
Beau, assurément, même si ce spectacle intitulé « Up above my head » se révéla quelque peu lancinant et manquant entre les scènes de liant, mais aussi d’une mise en scène plus efficace qui aurait pu être moins répétitive. Il offrit néanmoins un certain nombre de moments poignants.
Au final, tout de même, une belle entame de Festival vécue par trois mille festivaliers qui n’eurent pas à regretter d’avoir bravé à la fois le foot et la canicule…
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