Jeudi, le saxophoniste Walt Weiscopf débarque au Hot Club en quartet. Samedi, c’est au tour du batteur Tom Rainey d’atterrir à l’Amphi de l’Opéra en trio avec à ses côtés la guitariste Mary Halvorson et la saxophoniste Ingrid Laubrock
Walt Weiskopf sera au Hot Club jeudi soir le temps d’un concert et d’une masterclass. Ce saxophoniste new yorkais arrive à Lyon en quartet (piano-basse-batterie) en provenance du Danemark où le musicien a ses habitudes. Son arrivée à Lyon n’est pas banale et encore moins le fait qu’il débarque dans ce si petit Hot Club où l’on a toujours l’impression de pouvoir toucher les musiciens. Si l’on sait qu’en plus il s’est rarement produit dans les environs en leader, on a là tous les ingrédients d’une soirée qui marquera.
Mais on allait oublier le principal : Walt Weiskopf est considéré aujourd’hui comme l’un des maîtres de cet instrument, à New York comme ailleurs. C’est dire l’espèce de référence que le musicien constitue aujourd’hui parmi ses pairs. L’inventivité, l’expressivité donnent à son jeu, à ses improvisations une touche lumineuse. Installé, nous dit-on, depuis quatre décennies dans cette ville, ce musicien n’a depuis cessé d’arpenter tout le répertoire en même temps qu’il n’a cessé d’écouter, d’apprendre et de partager. Evidemment, à l’entendre, on est saisi par une filiation quasi directe avec Coltrane et quelques autres maîtres de l’instrument. Mais, depuis qu’il a fait de la musique son métier, Walt Weiskopf n’a cessé d’aller et venir, de se frotter à de multiples talents. Ce qui explique que si l’on dénombre 16 CD enregistrés en tant que leader, on serait bien en peine de dire à combien de sessions, de sets et d’autres apparitions il a participé en tant que sideman. Sa biographie est du genre vertigineuse : Brad Mehldau et Chriss Potter l’ont enrôlé tour à tour. De même que Toshiko Akiyoshi avec qui il resté 14 ans.
Mais, l’histoire de ce musicien, qui est également compositeur, compositeur, enseignant et écrivain (si, si) aura commencé bien avant, apportant son concours dans différents orchestres comme le Buddy Rich Big Band, jouant au départ de la clarinette(qu’il pratique évidemment depuis son plus jeune âge). On pourrait citer bien d’autres musiciens qu’il a ainsi escortés aux Etats-Unis ou en Europe. Frappe d’ailleurs la qualité de ces choix musicaux : ici avec Lew Tabackin, plus loin avec Mark Soskin ou Jean-Loup Longnon.
On comprend pourquoi le concert de jeudi est attendu avec une certaine impatience. (Il sera accompagné par Carl Whinter au piano, par Andreas Lang à la basse et par Angers Mogensen aux drums).
Tom Rainey et le retour de Mary Halvorson
Est également très attendu, deux jours après, celui de Tom Rainey à l’Opéra. Lui aussi débarqué presque directement de New York. Ce drummer est lui aussi une pièce essentielle de la plus grande scène mondiale du jazz où, rappelons-le, on compte plusieurs milliers de musiciens. Tom Rainey arrive donc avec son trio, dans lequel on retrouvera Mary Halvorson.
Tous ceux qui étaient à Jazz à Vienne cette année et qui se sont précipités à l’extraordinaire soirée « John Zorn » se souviennent sans doute de cette guitariste, assise droite face au public, discrète, sérieuse et appliquée sur son instrument, aux antipodes presque de ce qui s’échappait de son instrument. Elle a reçu cette année, nous explique-t-on, un prix particulièrement prisé (le MacArthur Fellow 2019). Elle profite de l’occasion pour expliquer son implication dans la musique, sa volonté de jouer avec le plus grand nombre et de tenter un maximum d’expériences. Avec Tom Rainey elle est servie, surtout que les deux musiciens sont rejoints ici par Ingrid Laubrock, une saxophoniste qui s’est elle aussi frottée à de nombreux projets/défis/tentatives, dont Anthony Braxton, souvent colossal.
Avec ces deux formations, c’est donc un peu du souffle et de la vitalité de la scène new-yorkaise qui vient animer les scènes lyonnaises. On ne s’en plaindra pas.
• Walt Weiskopf European Quartet au Hot Club de Lyon jeudi 16 janvier à 20h30. (Master Class dans l’après-midi. Il est nécessaire de s’inscrire).
• Tom Rainey Trio à l’Amphi Opéra samedi 18 janvier à 20 heures.
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