Un sentiment mitigé et un parfum doux-amer se dégage de cette soirée! le Portico Quartet , malgré une belle écriture, ne m’a procuré que peu d’émotions à l’inverse de Yann Tiersen , génial inventeur dans cette création performance vidéo/électro d’une force et d’une beauté admirable.
Présenté comme une formation inventive aux confluents du jazz, du krautrock et de la musique répétitive, le groupe n’a pas déçu . On s’aperçoit au fur et à mesure que le concert avance que le combo ne s’appuie que sur des titres extraits de trois de ses disques.
Si le premier voyait le groupe s’aventurer vers des sphères électroniques, le second proposait une fusion jazz classique/jazz moderne et le troisième une fusion jazz/krautrock, musique répétitive. bref musicalement, rien à redire mais alors quel froideur sur scène ! aucun regard entre les musiciens, pas plus vers les spectateurs, des corps figés sur scène, quatre individualités mais pas un quartet sur ce que j’ai vu! l’enjeu , le public ou je ne sais quoi d’autres ont rendu cette offrande musicale bien glaciale ! Devant l’absence de communion , le public ne s’y est pas trompé, les applaudissements furent timides, voire polis.
Avec Yann Tiersen, changement de décor! Pas plus chaleureux dans le contact, le public a dû se contenter de 3 mots de sa part » bonsoir » et deux « merci », l’un en français, l’autre en anglais. Pour le reste, ce fut génial! fidèle à ce qu’il est depuis toujours, un scénographe des mondes sonores insolites, ouverts sur l’imaginaire.
Dans cet Electronic set ( live A/V), il s’est inspiré de la géographie et des paysages de l’île d’Ouessant où il réside et a su, accompagné simplement d’un show vidéo orchestré par l’artiste multimédia Sam Wiehl, développer, dans un climat énigmatique et hypnotique, une musique en marge du monde mais paradoxalement connecté à chacun de nous.
Intimiste, lunaire, poétique, corporel, les mots ne suffiraient pas à retranscrire fidèlement ce que cette performance a pu réveiller chez chaque spectateur. Il est de ces spectacles qu’on aime ou qu’on déteste ! quelques spectateurs sont parti très vite, peut être attendaient-ils une reprise de la bande originale du Fabuleux destin d’Amélie Poulain… c’est bien mal connaitre Yann Tiersen, jamais là où on l’attend! En dialogue intime avec les machines, la soirée avec Yann Tiersen fut onirique, douce et percutante servie par des sets vidéos d’un esthétisme abstrait de toute beauté !
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