Le concert du jeune trompettiste s’annonce déjà comme l’une des belles surprises du festival……en attendant le démarrage des agapes mercredi à Charlie Chaplin.
A Vaulx Jazz s’offre lundi soir une sacrée introduction pour cette édition qu’on ne pensait jamais voir venir : Christian Scott arrive à l’Epicerie Moderne. Le trompettiste n’est pas un inconnu : il était à Jazz à Vienne il n’y a pas si longtemps. Et, on vous le donne en mille, son nouvel album sort officiellement dans quatre jours, le 22 mars, jour du printemps. Et il y a évidemment gros à parier que cet Ancestral Recall sera ce soir le cœur du sujet de ce musicien.
Ce qui n’est pas anodin : année après année, Christian Scott impose une approche instrumentale qui détonne. Dans sa façon de jouer, de se jouer de l’instrument dont il aime agiter ce qui peut ressembler à des ambiguïtés, inventant des sonorités, s’aventurant dans de l’inexploré avec bonheur. Lui est originaire de La Nouvelle Orléans, terre bénie des musiques, sauf quand un ouragan vient tout laminer. Pour plus de sûreté, il est lui-même issu d’un milieu de musiciens, ce qui ne saurait étonner, et n’a pas hésité au fil des ans à amasser de multiples expériences, en démarrant par la case Berklee, la mère poule de tant et tant de musiciens.
Une synthèse musicale qui fascine
Peu à peu Christian Scott a ainsi poussé les portes, trempé son jazz dans tout ce qui pouvait l’enrichir, le conforter ou le déranger. De la sorte, on en arrive à une sorte de synthèse musicale qui intrigue et fascine.
Ainsi l’album Ancestral Recall qu’on pourrait voir comme un aboutissement, sauf que le trompettiste n’en restera évidemment pas là. De ce dernier opus, on retiendra d’abord ce que lui-même en dit (sur FIP) : « Ancestral Recall a été conçu comme une carte permettant de dé-colonial-iser le son; contre les idées reçues sur certaines cultures musicales; de codifier une nouvelle tradition folklorique et de commencer à créer un ensemble de rythmes nationaux. Des rythmes enracinés dans la synergie entre les rythmes de l’Afrique de l’Ouest, des Premières Nations et de la Diaspora africaine et des Caraïbes et leur mariage avec des modèles rythmiques trouvés dans la trap music, le rock alternatif et d’autres formes modernes. Il est temps de créer un son qui dissipe les récits singuliers de peuples et cherche enfin à représenter la richesse des récits retrouvés tout au long de l’expérience américaine. Une expérience qui montre toutes les formes d’expression dans le son est valable, comme le sont tous les gens. »
Cette fois, le musicien est en quintet. Pas de flûtiste à ses côtés mais Logan Richardson au sax, Lawrence Field au piano, Corey Fonville aux drums et Weedie Braimah aux percussions. Bref, le premier concert d’A Vaulx Jazz, qui introduit cette 31ème édition, s’annonce déjà comme l’un des évènements de ce festival.
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