C’est une soirée comme on les aime. Où tous les ingrédients semblent s’agréger pour lui donner une saveur particulière. Une salle : Le Périscope. Une météo : genre lendemain de réveillon-à rester couché.
Une formation connue : le trio que compose David Bressat avec deux comparses sur un modèle piano-basse-batterie en apparence on ne peut plus traditionnel. Et, presque comme des guest stars, Eric Prost au sax et Aurélien Joly à la trompette. Bref, voilà notre trio, en apparence plutôt sage, qui s’encanaille avec l’apport de deux cuivres qui ont leur mot à dire.
Bref, mon tout : un quintet à ne pas manquer, qui n’en est pas à son coup d’essai et qui peut compter sur ce paradoxe d’expérience et de fraicheur qui emmène, depuis qu’on les écoute, David Bressat et Eric Prost.
Tout l’intérêt de la réunion est d’ailleurs là. David Bressat, pianiste volontiers intimiste et qui ne cesse de tromper son monde, a initié un trio il y a désormais plus de dix ans, qui semble parler d’une seule voix même si les trois personnalités qui le composent sont bien trempées. Au fil des années, le pianiste n’a heureusement pas omis de fournir quelques traces discographiques de cette aventure : rappelons le délicieux « French Songs », qui (Loussier pas mort), venait rappeler comment un Dutronc, un Brassens et un Legrand michel avait fourni au jazz européen des standards auxquels il ne s’attendait pas.
Et sur lequel, il n’aurait pas parié un kopeck. On garde une affection particulière pour ce French Songs, qui sera sans doute en bonne place vendredi soir au Périscope : trois musiciens touchés par la grâce, par celle de leurs inspirateurs du moment et de toute éternité.
Passons à ce soir : depuis quelque temps, David Bressat, qui n’aime rien tant que s’aventurer en terrain méconnu ou oublié, invite dans son trio deux personnalités particulièrement détonantes : Eric Prost et Aurélien Joly. Deux cuivres : sax et trompette. Deux parcours qui ne passent évidemment pas inaperçus.
Pêle-mêle, le concours de la Défense, le Crescent à Mâcon et donc Coltrane en monument, le trio Loops, le Collectif Mu, Marciac, le Hot-Club de Lyon, l’Amazing Keystone Big Band et des interventions ici et là, avec constance, qui sont autant de pierres jetées avec précision pour ne pas se perdre dans le labyrinthe musical actuel.
Bref, ce sont ces cinq expériences, et ces cinq volontés de tout mettre en commun qui sont proposées vendredi soir au Périscope.
Le rendez-vous est fixé à 21 heures.
(Le Périscope, vendredi 15 janvier, à 21 heures. Tel : 04 78 38 89 29)
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