Le Jazz Day ? Un événement né outre-Atlantique, de l’idée de Herbie Hancock dit-on, et qui essaime chaque année un peu plus, aidé par l’Unesco.
Un projet désintéressé : tous les acteurs de cette journée, qu’il s’agisse des clubs, salles de concerts, musiciens, techniciens, organisateurs ou autres, y participent bénévolement et donc gratuitement.
A Lyon et autour, sur cette sacro-sainte journée, 250 artistes ont donc accepté de se mobiliser pour donner aux quatre coins de l’agglomération près de 70 concerts, dans 50 lieux différents. Cela allait évidemment des lieux proprement jazz de Lyon et autour (Le Hot-Club, le Périscope, La Clef de Voûte, le Jazz Club Saint-Georges, Lyon Music et l’Amphi de l’Opéra) jusqu’à des lieux pas vraiment répertoriés pour leurs tendances jazzy. D’où en tout cas du jazz à tous les étages, dès 10 heures du matin à l’ENM de Villeurbanne jusqu’à tard le soir au Périscope ou au Hot Club, chacun y allant de son concert ou de son événement, ainsi à Collonges le temps d’un Apéritif Jazz ou au Musée Gallo-Romain qui avait organisé deux concerts d’après-midi, dont un dans le si rare Odéon de Fourvière.
A la manœuvre de cette journée, Jazz à Vienne, qui depuis 2013 se charge de coordonner l’ensemble de la journée à l’échelle de la Métropole.
Lors de la présentation de cette journée, Benjamin Tanguy expliquait comment le festival s’était rapproché il y a quatre ans de l’Unesco pour promouvoir ce Jazz Day de Lyon à Villefranche et de Vienne à Saint-Etienne en passant par le Rhino Jazz.
D’où des myriades de concerts, de projections, de marché vinyl ou d’animations en tous genres qui ont essaimé sur tout ce périmètre. Au chapitre des nouveautés, la tenue à Villefranche pour la première fois de plusieurs concerts et la projection de Whiplash, film projeté également lors du dernier A Vaulx Jazz et centré sur la formation qu’assène à un jeune batteur un professeur de percussions déjanté. Enfin, à l’initiative du Conservatoire de Limonest, les Monts d’Or ont également concocté un programme tout au long de la journée.
A noter enfin la performance du Ninkasi qui sur le coup de 20 h 30 avait mis en place dans ses huit adresses lyonnaises huit concerts tous styles.
Une journée offerte pour l’essentiel
Normalement, l’ensemble de cette journée est un cadeau musical fait par les acteurs du jazz à tous ceux qui avaient la curiosité de venir. En d’autres termes, les artistes participant jouent gratuitement, seuls les frais de transport, de séjour et de mise en place, étant pris en charge. En tout et pour tout, Jazz à Vienne reçoit 20 000 euros pour organiser la communication de cet événement (flyers, affiches, etc..).
Les seules exceptions à ce principe de gratuité auront été observées dans plusieurs salles de cinéma, à Lyon et à Villefranche, et au Musée des Confluences qui recevait Dhafer Youssef, Ballaké Sissoko et Eivind Aarset.
Une expo : « Pays’ Jazz » de Daniel Peyreplane
La présentation de l’International Jazz Day à l’Alliance Française de Lyon a été l’occasion de présenter l’exposition de photos de Daniel Peyreplane, assidu de la scène jazz mais pas seulement. Parmi les œuvres exposées, quelques-unes éclairent ce monde, ses scènes et ses musiciens sous un jour inattendu. En noir-et-blanc et en couleurs.
Le Lycée Lumière a éclairé à sa façon le Jazz Day
Que fait-on dans les lycées aujourd’hui, durant ces trois années fondamentales qui bouclent un long cursus scolaire ?
Le Lycée Auguste et Louis Lumière, sis à Lyon 8ème, est à même de fournir une réponse originale. Démonstration samedi matin, jour de la présentation officielle du Jazz Day dans les murs de l’Alliance Française de Lyon.
Sous l’œil bienveillant de Madame la Proviseure, figure familière des scènes musicales lyonnaises et viennoises, 19 élèves de ce lycée, des classes de seconde à terminale option Musique, ont réalisé un petit concert centré of course sur le jazz et ses grandes figures contemporaines.
Comme l’expliquait Jean-Luc Hyvoz, leur professeur à l’évidence très impliqué dans ce projet, « ces élèves ont découvert et tenté de mettre en pratique les valeurs qui fondent cette belle journée du Jazz Day : liberté, rencontre, partage et….improvisation ».
On ajouterait volontiers « immersion », tant ces jeunes gens et jeunes filles se sont d’un coup retrouvé à jouer devant un public choisi des thèmes d’Hancock, de Kenny Dorham ou de Paul Desmond en public, se risquant jusqu’au Spain de Chick Corea.
Pas toujours simple de se mettre en place, de régler sa basse avant de se mettre aux claviers, de s’ordonner autour du prof pour lancer un chœur réussi, mais la petite heure aura été l’occasion de voir ces petites mises en place de duos, trios ou quartet qui annoncent l’avenir.
Belle initiative qui fait évidemment se demander pourquoi de telles classes à option musique ne sont pas généralisées (seuls trois lycées du Rhône offrent cette option qui, bizarrement, n’est toujours pas obligatoire dans la formation de l’élève aujourd’hui- chapeau le ministère !)
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