Clive Carolls (Grande Bretagne) et Tommy Emmanuel (Australie) se sont produit le samedi 17 novembre 2018 – lors d’un concert particulièrement orienté vers le « finger-picking». Ce courant initié par Chet Atkins, Merle Travis, Marcel Dadi en France, se caractérise par un jeu de main droite dont le pouce joue les basses et les doigts la mélodie/harmonie (pour faire simple)…
Une salle bien remplie comme toujours pour ce festival. Clive Carrols, qui intervenait en première partie est un guitariste formé à l’école de John Renbourn (folk-baroque, blues…) et qui a approfondi sa technique de main droite par l’étude du classique et le jeu au médiator.
Démarrant par un blues traditionnel «Mississipi Blues » développé brillamment, il enchaine ses arrangements de morceaux de musiques irlandaises et de jazz mais aussi ses propres compositions. Particulièrement apprécié «Antartic», dans la veine de Raph Towner, joué avec un looper, imprégné d’une atmosphère planante, envoutante.
Regrettons une trop courte première partie (une petite demi-heure) d’un grand guitariste qui mériterait que l’on consacre une soirée entière.
Après un changement rapide de plateau, arrive le tonitruant Tommy Emmanuel qui commence par un morceau de flat-pick (il utilise son ongle de pouce comme un médiator), installant immédiatement le show par une occupation physique de la scène (il joue debout).
Un son flatteur, puissant, professionnel et tout de suite saute aux yeux sa main droite : époustouflante, précise, métronomique, ancré au fond du temps.
Un « House of Rising sun » chanté, Windy and Warm, un Chet Atkins, un irlandais, un Martin Taylor (un des plus talentueux guitaristes jazz), Tommy Emmanuel enchaine son show par une sollicitation incessante du public embarqué dans un rythme sans relâche. Trois morceaux se dégagent toutefois : le plus paradoxal dans un show joyeux et convivial, la reprise chanté du terrifiant et sombre « Hurt » mais à regret pas assez développé guitaristiquement, un brillant medley de chansons des Beatles, et surtout un Guitar-Boogie (Arthur Smith), suivi par une improvisation blues, touchante car enfin offrant un temps de prise de risque.
Clive Carols rejoint Tommy Emmanuel pour une troisième partie pour répertoire commun, dans la même ligne musicale que l’ensemble du concert. Heureux de partager.
Chaleureusement applaudi, cette soirée et ces deux guitaristes furent aussi bien appréciés par les afficionados que par des personnes moins imprégnés de la guitare américaine.
A suivre et à revoir…
Souriez, nous sommes vendredi…
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