
Le Crest Jazz Festival a perdu en cours de route sa dénomination de « vocal », pour mieux s’ouvrir aux jazz(s) au pluriel, mais l’ADN subsiste et reste fort. Bien sûr à travers la programmation qui reste riche en chanteuses, mais aussi par le maintien du concours de Jazz vocal, une particularité et un atout du festival drômois qui participe à son image.
Cette année, le jury était présidé par le contrebassiste et compositeur Pascal Berne, accompagné du journaliste et conférencier Nicolas Béniés, de la chanteuse Isabelle Fallot et d’Isabelle Gireau, ancienne présidente du Hot Club de Lyon.
Après avoir écouté les huit formations en lice, sélectionnées parmi soixante-quatre candidatures, le choix du jury s’est porté sur Menalua, une formation qui tire son nom de la contraction de « Menina da lua », « fille de la lune » en brésilien, une chanson de Renato Motha.
Mathilde Gardien, la chanteuse et pianiste de Menalua qui comme le veut la tradition, s’est produit en 1ère partie de la dernière nuit du Festival a expliqué que sa rencontre avec le jazz a eu justement pour cadre Crest alors qu’elle était stagiaire du festival. Et c’est là que lui vint aussi son goût pour le jazz brésilien qui colore pour partie les mélodies du groupe. Des mélodies écrites en commun avec Romain Salmon, le guitariste de la formation dont la musique se situe à la confluence du jazz, de la musique brésilienne donc, mais aussi du flamenco, servant des textes à tonalité onirique.
Autre particularité du vainqueur de l’édition 2025 du concours : les quatre musiciens sont tous passés par le Centre des Musiques créé par Didier Lockwood, disparu en 2018.
Leur premier album, comprenant neuf titres et intitulé « Premier Printemps » est encore tout frais : il est sorti le 6 juin 2025.
Le 2ème prix pour Estelle Perrault
C’est la chanteuse franco-taïwanaise Estelle Perrault en quartet qui a été choisie pour le 2ème prix par les quatre membres du jury.
Elle a offert au public une proposition ambitieuse, mais évocatrice, à travers « Promises », des chansons qui entendent explorer la complexité de l’âme humaine, ses aspirations et ses failles, ses élans de vérité, mais aussi ses contradictions. Une manière de se reconnecter à soi-même, mais aussi aux autres…
« Memories » remporte le prix du public
Le public pouvait aussi donner son avis et il ne s’en est pas privé. Parfois, le choix du jury coïncide avec celui du public. Ce ne fut pas le cas cette année.
Ainsi, c’est vers le trio « Memories » que s’est tourné le public, à juste titre.
On sort les effet là, de la formation classique et traditionnelle chant/piano/batterie et contrebasse pour un trio qui marie avec bonheur le chant à la trompette (excellent Louis Alléaume) et à la contrebasse.
Doris Bula, la chanteuse de la formation s’est donnée une direction bien précise : elle met sa voix au service de mélodies et de textes dont l’univers questionne la mémoire, ce qui donne des compositions originales en offrant autant d’hommages inédits dans un répertoire riche dans lequel on entre avec un grand plaisir…
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