
Le festival démarrera à Pierrelatte le 23 juillet et se refermera à Buis-les-Baronnies le 16 août. Au total, 23 concerts dont un bon nombre gratuits, organisés en Drôme provençale
Deux sessions, huit concerts en soirée, 16 autres en après-midi dans des villages du Tricastin et des Baronnies, plus des concerts « gourmands » à découvrir ici et là. La 26ème édition de Parfum de Jazz est donc sur les rails. Complètement. L’équipe aux commandes l’a en effet présentée jeudi dernier à Buis-Les-Baronnies, lors d’une soirée-concert ouverte à tous qui recevait Sarah Lenka.
Le festival 2025 ne déroge pas à la règle instituée il y a déjà quelques années : l’ensemble des formations attendues fera la part belle aux musiciennes, qu’elles soient chanteuses, leader de groupe, instrumentistes ou compositrices. Cette attention répétée aux « Ladies du jazz » découle d’une réflexion engagée depuis plusieurs années, à Parfum de Jazz comme ailleurs, sur la place des musiciennes dans le jazz d’aujourd’hui et sur leurs difficultés à se faire reconnaître à d’autres « pupitres » que celui de chanteuse.
L’édition innove dans son déroulé
En revanche, cette 26ème édition innove dans son déroulé : certes, comme les années passées, Parfum de Jazz se promènera du Tricastin aux Baronnies, qu’il s’agisse des concerts en soirée ou de ces petits rendez-vous donnés au public dans des villages environnants ravis de l’aubaine. Mais, innovation, le festival comportera deux épisodes bien distincts : un premier en Tricastin, du 23 au 26 juillet, de Pierrelatte à Donzère, un second en Baronnies du 13 au 16 août. Explication : la difficulté de mobiliser le public en Tricastin durant la première quinzaine d’août.
Justina Lee Brown démarrera le festival à Pierrelatte
Il reviendra à Justina Lee Brown de démarrer le festival à Pierrelatte. Une chanteuse aux accents surprenants, qui, au fil de ses albums (5 dont le dernier Lost Child), s’est constitué un répertoire et un univers bien à elle qui oscille du blues au funk, du rock au jazz, tout swing dehors. Ajoutons-y sans doute aussi des souvenirs des rythmes de son enfance, Justina Lee Brown ayant très tôt noué avec la musique des liens ineffaçables.
Chacune des quatre soirées organisées en Tricastin, cultive sa différence, dans le rythme comme dans l’inspiration : le second concert de Pierrelatte recevra les Sisters in Jazz International. Un groupe féminin constitué il y a une dizaine d’années et qui présente certaines particularités : il est la vitrine d’un réseau international dans lequel se côtoient musiciennes danoise, suédoise, polonaise, française, allemande et autres. Le groupe n’a pas de leader attitré et se forme et se reforme au gré des concerts et des disponibilités de chacune : d’où de possibles surprises même si l’on sait que la formation présente en Tricastin comprendra flûtiste, tromboniste, drums, contrebasse et vibraphone.
Sans doute, le concert du lendemain à Donzère sera-t-il le plus inattendu avec ce Line and Borders : une pérégrination où chant, harpe et contrebasse se risquent sur un chemin largement inédit.
Elliavir a accumulé les récompenses
On sera en terrain beaucoup plus familier le lendemain avec Elliavir : ne serait-ce que parce que le groupe et Lou Rivaille, sa chanteuse, est loin d’être un groupe inconnu en Rhône-Alpes : il y a trois ans, il avait coup sur coup remporté le concours Rezzo de Jazz à Vienne et quelques jours après, le concours vocal du festival de Crest. Auparavant, certains de ses membres avaient pu se rencontrer à l’Ecole de musique de Villeurbanne.
Ajoutons à ces quatre concerts en nocturne, largement tournés vers le vocal, 8 concerts au village et 7 concerts gourmands, petits rendez-vous impromptus et gratuits dans lesquels il fait bon picorer.
Et nous voici en Baronnies à mi-août
Il faudra donc attendre le 13 août suivant pour retrouver Parfum de Jazz à la fois à Mollans, dans son joli théâtre de Verdure et à Buis-les-Baronnies : deux lieux mais quatre atmosphères et inspirations différentes : en commençant d’abord avec le Trio Equinox, familier des scènes, de Grenoble à.Lyon et Saint-Etienne et en poursuivant ce premier soir par le quartet de Julie Campiche : rencontre d’une harpe et d’un sax, appuyés par des basses entêtantes. On sera évidemment plus loin le lendemain, 14 août, avec l’arrivée du Saiyuki Trio, un ensemble qui pourrait laisser perplexe dans lequel le guitariste Nguyen Lê s’aventure aux côtés d’un koto, instrument à cordes japonais aux étranges résonances, manié ici par Mieko Miyazaki, le tout renforcé par les tablas du très habile Prabhu Edouard. Etrangeté de cette rencontre, de ce trio et du disque qui en est né, sur lequel les trois musiciens reviendront ce soir-là.
Solaxis : un septet, cinq saxophones
Les deux dernières soirées, à Buis-les-Baronnies, seront consacrées à Solaxis (le 15) et à Ylian Canizares (le 16). De Solaxis retenons surtout que ce septet (presque totalement féminin) est composé des meilleurs saxophonistes du moment entre Lisa Cat-Berro, leader, Géraldine Laurent, Sophie Alour, Céline Bonacina et Camille Maussion : cinq saxs côte à côte ou se répondant l’un à l’autre, via des thèmes à peine soutenus et cadrés par la basse et la batterie. Sans doute l’une des soirées où l’improvisation aura le plus le champ libre. On bouclera cette édition sur des sons insulaires avec Ylian Canizares, figure cubaine familière des scènes du sud-Est et encore auréolée de son dernier disque, Habana- Bahia.
* Festival Parfum de Jazz. La billetterie est d’ores et déjà ouverte. Prochaine présentation du festival à Pierrelatte jeudi 27 mars, 20h30, Salle des fêtes, avec Clelya Abraham quartet (réservation conseillée).
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