Deux voyages orientaux en fil rouge avec le souvenir d’un concert et la sortie d’un nouveau disque.
Vous l’avez sans doute applaudi en juillet au théâtre antique de Vienne ? Il présentait « un peu » de son nouveau projet qui sera l’un de mes top 10 de l’année, écrit Philippe Simonci, présentant son émission de mercredi 10.
Pour « Street of Minaret », Dhafer Youssef a disposé d’un casting hors norme dont il n’osait rêver mais qu’il est impossible d’emmener en tournée : imaginez que, pour l’enregistrement, ses sidemen étaient : Herbie Hancock, Nguyên Lê, Rakesh Chaurasia, Ambrose Akinmusire, Marcus Miller, Dave Holland, Vinnie Calaiuta et Adriano Dos Santos Tenori. Imposant non ! Alors pour la tournée promotionnelle et avec la complicité de Nguyên Lê, il lui a fallu composer un autre répertoire et dénicher les musiciens européens qui convenaient et qui sont formidables aussi. Avec eux ,il enregistre « Shiraz » : le pianiste espagnol Daniel Garcia, le trompettiste autrichien Mario Rom, le bassiste français Swaéli Mbappe et le batteur français Tao Ehrlich, un excellent choix pour les cadeaux de Noël…
Mohamed Najem était à Fareins
Je n’avais pas pu voir et entendre Mohamed Najem lors de ces derniers passages de par chez nous et j’attendais son concert à Fareins avec une grande émotion, le disque « JAFFA BLOSSOM » ne suffisait pas. La contrebasse ronronne comme un gros chat câlin pour envelopper les histoires tendres de son clarinettiste lorsque celui-ci se lâche un instant vers ce jazz que l’on dit « libre »… De la musique de Mohamed Najem, évidemment nous n’avons pas les codes de ses harmonies, de ses rythmes (jusqu’à onze temps…), de ses breaks évidemment soudains, de ses changements de rythmes, mais indéniablement la douceur du langage et ses nuances sont absolument concrètes et avec elles, les yeux fermés, nous en palpons les infinies délicatesses ; ce soir encore les senteurs des parfums et des épices humés au détour de la ruelle d’un souk me manqueront. Cette clarinette qui vogue entre jazz, musique classique et musique orientale est charmeuse, enjôleuse et fascinante, Najem est une espèce de charmeur de serpents, il apaise, merci. Hommages à son grand-père Ibrahim et à son père Khalid, parfaitement entouré de son trio régulier et on peut imaginer le travail du pianiste Clément Prioul, du contrebassiste Arthur Henn et du batteur Baptiste Castets pour jouer cette musique qui n’est pas celle de leur culture ni de leur pratique de jazzmen.
Quand Jack DeJohnette en appelait à Lester Bowie, John Abercrombie et Eddie Gomez
Et il y a Jack DeJohnette encore ; sa disparition aura marqué ces dernières semaines. Pour -ne serait-ce- qu’évoquer sa carrière si multiple en sideman ou en leader, il faudrait des heures, je me contenterai ce soir d’un disque qui est pour moi dans la malle pour mon île déserte : pour ECM il constituait alors sous l’appellation « NEW DIRECTIONS » des formations au personnel et à la géométrie variables. Pour cette session de 1978, il conviait quelques étalons de l’écurie à partager son galop, le trompettiste Lester Bowie, le guitariste John Abercrombie et le contrebassiste Eddie Gomez, désormais bien seul et bien trop rare aussi.
Comme un retour de concerts encore, après avoir pris en pleine poire les délires sonores du Skokiaan Brass Band, j’ai eu envie de retrouver le Pocket Brass Band qu’emmenait le fabuleux tromboniste Ray Anderson à la fin des années quatre vingt dix et aussi de me remettre une dose de Django dans la vision actuelle de Baptiste Herbin.
Et pour les nouvelles galettes orientales du jour :
- Eyeblink and Eternity (parts I & II) – Dhafer Youssef
- One Handed Woman – Jack DeJohnette
- Bus – Mohamed Najem
- 41 Milestones – Dhafer Youssef
- Jaffa Blossom – Mohamed Najem
- Where Home Is – Ray Anderson
- From Bethlehem to Angers – Mohamed Najem
- Nuages – Baptiste Herbin
- Silver Hollow – Jack DeJohnette
* JAZZ CHORUS est rediffusé les dimanches de 10h00 à 11h00


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