Deux soirées pour le quartet, deux autres pour l’Orphéon et les deux dernières pour le tonitruant Pulsar. Si vous ne connaissez pas encore la Compagnie Imperial c’est le moment de se précipiter au Péristyle qui ferme ses portes samedi soir pour écouter l’une ou l’autre ou les trois formations qu’abritent cette Compagnie.
Trois formations, trois facettes musicales différentes mais une même démarche, celle de ne rien se refuser, de piocher ou de s’inspirer de toutes les musiques, de leur redonner vie, et quelle vie.
Certes, chacune de ses formations a sa marque de fabrique, sa gentille folie, emmenée par les deux saxos Damien Sabatier et Gérald Chevillon et par Antoine Leymarie aux drums et Joachim Florent à la basse. Pour l’Orphéon, il faut avant tout prêter l’oreille à Remy Poulakis, étonnant accordéoniste et chanteur qui, à lui seul, résume cette balade sans fin dans le paysage musical de notre petite planète.
Après, se rajoutent au gré des humeurs, des projets, des circonstances des amis tels Fred Roudet, dont la finesse du jeu contraste avec le gabarit de ce magnifique trompettiste.
Vient aussi Thibaut Florent à la guitare. Enfin, enfin, le Pulsar arrivera en grandes pompes les vendredi et samedi pour les six derniers sets de ce Péristyle 2017. Il est de tradition ici de finir en beauté et en rythmes.
Avec le Pulsar, qui aura à ses côtés tous les membres de cette petite famille, on risque de se souvenir de cette dernière nuit.
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Pour mieux connaître l’histoire de la Compagnie Imperial, l’article ci-dessous paru il y a deux ans, revient sur l’esprit, l’idée et les personnes qui animent cette formation si atypique.
Imperial vous dîtes ? oui mais lequel ?
La Compagnie Imperial joue sur plusieurs tableaux : Imperial Quartet, Imperial Orphéon et Imperial Pulsar, trois formations nées à la suite l’une après l’autre pour mieux taquiner des rythmes et des cultures différentes. Du jazz à l’opéra en passant par la musique de bal, de cirque ou venue d’ailleurs, les répertoires de cette jeune famille ne cessent de s’agrandir, celle-ci s’annexant tout ce qui passe à sa portée après l’avoir dûment trituré, détourné et restitué
Pas sûr qu’on s’y retrouve toujours lorsqu’on parle de l’Imperial, ou de la Compagnie Imperial (son nom exact), formation de jazz aux dimensions et sonorités variables selon la version proposée. Au départ, ça remonte en 2009, il s’agit de la réunion de quatre amis : les deux sax Gérald Chevillon et Damien Sabatier qui jouent ensemble peu ou prou depuis l’âge de 9 ans, et Antonin Leymarie, côté drums, et Joachim Florent côté contrebasse). Le quartet, c’est eux, formation pivot de la Compagnie Imperial (voir par ailleurs l’interview de Gérald Chevillon et de Damien Sabatier).
Besoin d’autre chose pour faire la fête et monter un bal
Seulement voilà. Un quartet c’est bien pour jouer ses compos et les standards, petits et grands. Ca l’est un tout petit moins lorsqu’on veut faire la fête, organiser un bal ou partir vers d’autres horizons. D’où ces deux autres formations nées par la suite, l’Imperial Orphéon et l’Imperial Pulsar. Dans l’Orphéon, vient se greffer un certain Remy Poulakis. Accordéoniste, chanteur lyrique mais pas seulement. Peut-on dire que cette formation, qui a enregistré Slim Fat (chez Naïve) touche à tout ? Rock, opéra, jazz, rengaines populaires, rythmiques mandingues, elle ne s’interdit rien, passe tout à sa propre moulinette festive, joyeuse, entrainante.
Et puis arrive, dans l’ordre chronologique, le petit dernier, l’Imperial Pulsar, créé en 2014 et nourri notamment de musiques africaines. Tout est parti d’une résidence en Languedoc-Roussillon à Sète via Jazz Languedoc-Roussillon et d’une rencontre avec la musique mandingue et Ibrahima Diabaté. « On a voulu s’associer avec Ibrahima et travailler sur des rythmes mandingues, Ibrahima Diabaté et Oumarou Bambar, explique Damien Sabatier. Ca nous a amenés à l’Imperial Pulsar et à cette création que l’on avait faite à A Vaulx Jazz, de retour du Burkina ».
Le jeu de piste accéléré de la Compagnie Imperial
Du coup Damien Sabatier et Gérald Chevillon initient comme une sorte de jeu de piste qui part de Valence, passe par la Drôme et l’Ardèche, s’invite à Lyon en divers lieux, au Périscope, au Toï Toï de Villeurbanne, côtoie à Lyon toute la planète Jazz, depuis Agapes et Yves Bleton, l’Arfi, Jean Cohen, l’ex-responsable du département jazz de l’école de Villeurbanne et fondateur du Cohelmec Ensemble « qui avait compris qu’on ne voulait pas jouer les standards », et de là irrigue dans des lieux divers comme le truc de Saint-Claude ou le théâtre d’Alès avant d’aller se promener de l’autre côté de la Méditerranée pour découvrir d’autres sons, d’autres rythmes. Un voyage sonore parti pour durer, semble-t-il, à l’aune de la curiosité des membres de la Compagnie pour ce qui se passe et se fait ailleurs.
Pour l’heure, la Compagnie est assez souvent sur scène (50 dates par an), ce qui amène ses membres à pérégriner en France et ailleurs. Avec l’Orphéon ou avec le Quartet, ils ont déjà joué au Burkina, en Finlande, en Estonie, en Lituanie ou aux Pays Baltes. Et il est déjà prévu de retourner en Finlande en juillet 2016.
Mais en attendant, rendez-vous donc à Alès où du 26 septembre au 2 octobre pour ce nouvel épisode qui débouche donc sur l’enregistrement du nouvel album de l’Orphéon. On aura toujours le temps d’un autre projet, un spectacle avec danseurs sur une musique originale qui devrait déboucher sur un nouveau CD.
En matière de CD
Pour l’heure, l’Imperial Quartet a enregistré deux albums, « Bandcamp » et « Slim Fat ». Le troisième disque est au menu de ce Péristyle……
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