Des concerts et des show cases à la pelle en quatre petits jours : il a régné une incroyable effervescence jazzique du 29 novembre au 2 décembre à Lyon.
Telle était la magie du Forum Jazz organisée par Jazz(RA) destiné à montrer aux tourneurs et aux responsables de structures musicales venus de toute la France, rassemble le plus grande nombre de formations et dans la Région Auvergne-Rhône-Alpes, en général.
In fine le message allait de soit : cette vitalité, comme l’a relaté Jazz’inLyon, devait connaître un débouché. Ce sera en mars prochain avec la création d’un Festival de Jazz à Lyon intra-muros, hormis quelques épisodes, tous les autres festivals de la Métropole ont été issus de l’extérieur de la capitale des Gaules.
Mais il s’agissait aussi, lors de ce Forum Jazz, de compléter la vitrine offerte avec deux concerts, l’un d’ouverture et l’autre de fermeture de cette manifestation qui soit en phase avec cette image de créativité que Jazz(RA), la structure de soutien au jazz régional, promeut.
Ce fut en grande partie le cas.
Le concert d’ouverture s’est déroulé dans la magnifique chapelle de la Trinité enluminée du plus pur style baroque jésuitique.
Mais ce n’est pas de la musique jésuite que l’on entendit le mercredi 29 novembre, mais bien du jazz.
En matière œnologique, lorsque les saveurs explosent en bouche, on parle joliment de « queue de paon » : on pourrait en dire de même en parlant des sonorités d’Amphitryo, la formation lyonnaise qui arpenta la première la scène de la Trinité.
Aucun doute en les voyant arriver sur scène bardés d’instruments, ce sont des poly-instrumentistes.
Entre autres la flûte, le trombone, le trompette, voire encore le tubage , bugle pour Pierre Baldy-Moulinier ;la basse Fender et deux guitares dont une Gibson pour Nicolas France ; et enfin la clarinette basse, les saxos soprano, alto, ténor, basse et baryton pour Sylvain Félix.
On imagine aisément la grande variété des sonorités produites, tous ces instruments étant utilisés alternativement par les trois musiciens qui interpréteront principalement des morceaux de leur magnifique album Cheval de Troie datant de 2020.
Variété des sonorités, mais aussi grande variété des compositions pour ce concert inspiré expliqua Pierre Baldy-Moulinier par l’Odyssée d’Homère.
Un pur moment de bonheur !
Face à cette profusion de créativité, l’arrivée ensuite sur scène de Célia Kaméni qui présentait ce soir là son projet « Meduse », fut en revanche un tantinet décevant. Certes, on a retrouvé la voix magnifique de la chanteuse, mais l’alignement de ballades, plutôt ressemblantes, parfois simplement susurrées finit par lasser. Heureusement deux intermèdes ont réussi à casser cette monotonie.
Un superbe duo chanté, agenouillée, avec la violoncelliste Juliette Serrad ; puis un émouvant chant a capella avec « ses amies de cœur lyonnaises »…
On a connu Célia Kaméni plus soul : on aurait bien aimé un peu plus de swing pour casser de temps à autre ces langoureuses tirades…
Petit couac néanmoins lors de cette soirée d’ouverture : un vidéaste qui pour une captation est intervenu sur scène dans une sorte de ballet énervant, comme si les musiciens étaient en répétition, sans aucun respect du public.
Illustration de ces quatre jours de musiques protéïformes, le style fut totalement différent lors de la soirée de clôture du Forum avec la musique fusion située entre jazz et musique arménienne de Yessaï Karapetian qui était programmé en quintet au musée des Confluences.
Au programme la plupart des thèmes qui émaillent son premier album intitulé simplement “Yessaï”.
La grande originalité de cette formation : la présence deux instruments à vent de tradition arménienne, inconnus sous nos contrées et aux sonorités envoûtantes : le blul et le duduk.
Musique ethnique ? Jazz ?
Les deux, en fait, via l’expression d’un swing et d’une tension parfois carabinée et des improvisations enthousiasmantes de tous bords, au piano, comme lors des dialogues exacerbés entre les deux instruments à vent.
Bref, une clôture de Forum en fanfare.
Line-up : Yessaï Karapetian : piano ; Norayr Gapoyan : duduk ; Avag Margaryan : blul ; Damien Varaillon : basse ; David Paycha : batterie.
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