
C’est ce qui fait son intérêt musical et la raison pour laquelle il est toujours présent et très vivant sur toutes les scènes : se nourrissant de tous les courants, de toutes les musiques, avec la créativité comme moteur, le Jazz ne cesse d’évoluer et de nous surprendre.
On sera loin pendant ces cinq jours du jazz classique ! C’est justement là l’intérêt de Récif, nouveau festival de Jazz qui brouille les pistes. Il se déroule du 1er au 5 mars à Lyon. Et va permettre de découvrir une bonne part de ses différents facettes, de l’hybridation entre Magma et Franck Zappa avec, Saràb du mariage de l’électro avec la musique bleue avec Daoud ; en passant par l’Ethio Jazz, mêlant dans un même creuset musique folklorique et Jazz, comme Kutu, etc.
La deuxième édition de ce nouveau festival de jazz dans une ville qui en était privée depuis longtemps -rappelez-vous, il y a longtemps le défunt et passionnant « Suivez le Jazz-, est organisé à la fois par le Périscope et Baam Productions.
Leur objectif : « ce festival reflète notre ambition commune de décloisonner et de faire rayonner les esthétiques jazz, à Lyon et au-delà. »
Un concept qui avait fort bien fonctionné l’année dernière, attirant le public. Pas de raison, apparemment qu’il n’en soit pas de même cette année.
Comme l’année dernière, le festival se déroule sur cinq jours en mêlant concerts gratuits avec des formations locales au Périscope à 19 heures avec des scènes payantes en soirées.
Celles-ci seront différentes selon les soirées.
Même si le lieu phare reste le Périscope et ses deux scènes, exit cette année la Chapelle de la Trinité. Et direction cette année vers le Transbordeur, puis le Sucre à Confluence pour un After et à la galerie d’art contemporain, la BF15 pour une installation musicale.
Mais comme l’année dernière, néanmoins une soirée reste programmée le jeudi au Marché Gare.
Aperçu des différentes et très variées couleurs du jazz qui vous attendent pendant ces cinq jours…
Installation musicale désarçonnante à la BF15
Le mariage de l’art contemporain et du Jazz, le festival RhinoJazz s’y emploie chaque année. Récif s’y met aussi cette année en ouverture du festival, dans l’après-midi de mardi 1er avril à la BF15. Le percussionniste et multi-instrumentisteSylvain Darrifourcq, en collaboration avec le concepteur numérique Nicolas Canot proposera un espace sonore où la musique évolue en fonction de l’interaction humaine. Original pour le moins, assurément désarçonnant, mais gratuit.
L’Afrique en transe
Place ensuite à l’Ethio Jazz pour la première soirée, qui aura une coloration africaine, le 1er avril, au Périscope avec Kutu une formation, présente l’été dernier lors de la dernière édition de Jazz à Vienne et née dans les clubs d’Addis-Abeba. Une formation pour le moins métissée notamment avec la présence sur scène du violoniste Théo Ceccaldi et de la chanteuse Hewan Gebrewold. Transe assurée.
Ce même soir, la scène verra l’apparition d’Aïda, une formation menée par la batteuse et chanteuse, sénégalaise, cette fois : Aïda, Gabrielle Diop qui proposera un univers très riche et assez surprenant, mêlant là encore transe africaine, jazz et rock…
Quintet lyonnais explosif
Le mercredi 2 avril, le festival investira pour la première fois la scène du Transbordeur avec le lauréat du Tremplin Jazz Contrebande 2024, Jet Whistle, avec à la flûte l’explosive Fanny Martin. Une formation aux influences musicales des plus variées, allant du free jazz au hip hop, en passant par Pierre Boulez. Un quintet lyonnais qui est sans cesse à la recherche d’effets sonores et d’atmosphères électroniques, avec en bonne logique une large place laissée à l’improvisation.
Au programme également ce même soir le trompettiste franco-marocain Daoud qui refuse toute frontière et affiche un malin plaisir à sortir des normes.
Il est l’auteur d’un opus remarqué, Good boy.
Rencontre avec plusieurs continents au Marché Gare
Jeudi 3 avril, il faudra prendre la direction du Marché gare à Lyon-Confluence pour un voyage musical sur plusieurs continents.
D’abord avec Parranda La Cruz, qui mêle musiques vénézuéliennes et réunionnaises: là, on sera plus proche de la musique du monde que du jazz.
Cette même soirée, on pourra ouïr le très intéressant Saràb qui pratique une forme d’hybridation entre Magma et Frank Zappa une formation à laquelle participe régulièrement le saxophoniste Robinson Khoury qui vient d’être sacré meilleur musicien de Jazz 2024, mais il ne sera pas présent ce soir là.
Ce groupe qui tourne actuellement beaucoup en Europe est né de la rencontre entre la chanteuse franco-syrienne Climène Zarkan et le guitariste Baptiste Ferrandis, le groupe Sarāb signifiant « mirage » en arabe. il mêle avec une belle réussite rock, jazz moderne et sonorités arabe. Ce concert devrait faire le plein.
Sacré duo
Retour au Périscope le vendredi avec un trio originaire de Strasbourg : Mire.
C’est ensuite un sacré duo qui se produira sur la scène du Périscope rassemblant la trompettiste portugaise Susana Santos Silva et le guitariste Fred Frith
Depuis les années 1960, le guitariste Fred Frith aime brouiller les frontières entre les genres musicaux entre le rock, le folk, l’improvisation et la musique contemporaine. Il sera accompagné de la trompettiste portugaise Susana Santos Silva, improvisatrice née et elle aussi aimantée par toute sortes d’influences.
Une dernière soirée qui prend les chemins de traverse
Enfin, la dernière du samedi 5 s’ouvrira au Périscope avec Obradovic Tixier Duo et Y-Otis.
Y-Otis est la formation du saxophoniste suédois Otis Sandsjö, accompagné du bassiste et producteur Petter Eldh (Koma Saxo) et du batteur Jamie Peet. On est là dans ce que d’aucuns ont appelé le « liquid jazz », une technique de jeu circulaire au sein duquel il brouille les frontières entre genres musicaux. On est loin là d’un autre saxophoniste venu du froid, Jan Garbarek. Le concert de Y-Otis est organisé dans le cadre de Better Live, projet co-financé par le programme Europe Créative de l’Union européenne.
Enfin ce même soir, le Obradovic-Tixier Duorassemblera le pianiste français David Tixier et la batteuse croate Lada Obradovic.
Une drôle de formule batterie/piano plutôt inusitée. A l’arrivée, une musique entêtante, portée par des rythmes soutenus et des grooves entrainants. On a souvent rapproché leur musique de celles de Gogo Penguin ou de Snarky Puppy.
Le duo mettra en avant Jiggled Juggler, leur dernier album qui vient de sortir sur Somewhere Beyond Records.
Récif Festival : du 1ᵉʳ au 5 avril 2025, de 0 à 30 euros : https://www.recif-festival.com/
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