
Entre le 26 juin et le 11 juillet vont se côtoyer à Vienne la vieille garde du jazz (Dianne Reeves, Monty Alexander,) des artistes confirmés (Ben Harper, Jamie Cullum) et de multiples formations inédites ou en devenir. Ajouter à cela des créations et, comme d’habitude, la Création Jeune Public et la All Night Jazz
La 44ème édition de Jazz à Vienne qui se déroulera du 26 juin au 11 juillet est calée. Entièrement. Dans les scènes de référence d’abord, (Théâtre antique, Cybèle, Le Club) mais aussi sur de nombreuses autres scènes, le festival faisant état d’une « cinquantaine de lieux de programmation » mobilisés à Vienne et autour.
Le nombre d’évènement prévus est en rapport : plus de 140 concerts et spectacles, soit en moyenne une dizaine par jour, la musique démarrant à Cybèle à midi jusqu’à une heure avancée de la nuit (1h30 à 2h couramment). Voilà pour le décor du festival, à peu près inchangé depuis des lustres, même si se rajoutent ici, depuis quelques éditions, un concert aux aurores (dimanche 29, 6h30 à Pipet), un autre à l’Odéon voisin (même jour à 11h15) et, nouveauté, une scène dédiée aux écoles de musiques et conservatoires régionaux qui sera installée en centre-ville (rue de la Table Ronde).
Un millier de musiciens attendus de 35 nationalités différentes
Un festival est-il d’abord l’art et la manière de mixer les évènements musicaux : surtout lorsqu’on attend près d’un millier de musiciens de 35 nationalités différentes, aux sonorités parfois éloignées du jazz même si elles s’en revendiquent ? Au théâtre antique se rajoute comme on le sait un paramètre incontournable : cette jauge de 7 500 spectateurs, d’autant plus fondamentale ou embarrassante qu’il s’agit de la seule scène payante du festival : sa billetterie représente 47% du total des recettes et les recettes de buvettes 22% dont la majorité émane évidemment du théâtre antique.
D’où un cocktail mariant quelques valeurs sûres et autres visages familiers de la scène internationale avec des nouveautés ou des « premières fois au Théâtre antique », lesquelles représentent, selon Guillaume Anger, directeur artistique, 40,5% de la programmation jouée sur cette scène.
D’abord des piliers : Dianne Reeves et Monty Alexander
Jazz à Vienne 44ème retrouvera ainsi quelques-uns de ses piliers, Dianne Reeves d’abord, Dee Dee Bridgewater ensuite, dans une soirée démarrée avec Monty Alexander, épaulé par Luke Sellick (cb) et Jason Brown (dr). Seront aussi du voyage 2025 le contrebassiste Avishai Cohen dont le quintet (cf le dernier album) intègre Roni Kaspi aux drums, puis Thomas Dutronc et Bireli Lagrène, Dhafer Youssef et Rabih Abou-Khalil, et Kassav, inusable, qui prévoit de jouer à Vienne un hommage en l’honneur et en souvenir de Jacob Desvarieux, disparu il y a 4 ans, et qui avait créé le groupe avec lui.
Ben Harper en rupture d’Etats-Unis
Deux autres grandes figures du festival sont également de retour cette année : Ben Harper, en rupture d’Etats-Unis, qui entame en avril une longue tournée entre Brésil, Amérique du Nord et Europe, escorté de The Innocent Criminals, et Jamie Cullum, show man décomplexé, même quand il piétine son piano. Enfin, revoici Madeleine Peyroux, dont le retrait se faisait sentir.
Au programme aussi quelques soirées difficiles à cerner : voici Michael Kiwakuna aux gentilles mélodies et Lusaint : une voix à écouter. Plus loin, Parov Stelar, sympathique et entraînant grâce à des rythmes à la simplicité bien ficelée. Ajoutons, une « soirée disco » avec Dabeull et Galliano de retour. Une autre « Hip-Hop » avec GoldLink et Rejjie Snow. Et surtout une « soirée Soul » dont on ne vous dira presque rien, sinon que Ben l’Oncle Soul, invité à parler de son projet lors de la présentation du festival au Studio de l’Ermitage à Paris, a précisément expliqué qu’il s’agissait bien d’un projet et que le travail avec le Philharmonic commençait à peine.
Terminons par deux traditions : celle de la « Création Jeune public » qui accueille chaque année, à l’orée du festival, 8 000 gamins de classes primaires. Cette année, c’est Jeanne Michard – saxophoniste, compositrice, qui se chargera de leur présenter « L’Envol cuivré des Oiseaux » (spectacle repris le dimanche 6 juillet à Cybèle). Enfin, l’autre tradition : la All Night Jazz, cette nuit entière qui démarre avec le vainqueur du concours Rezzo 2024 (Ninanda) et qui se poursuivra avec cinq formations africaines : Nana Benz du Togo, Tiken Aah Fakoly, Seun Kuti & Egypt 80, BCUC et Nicky B.
On allait oublier la longue soirée du 4 juillet qui accueillera tour à tour Kamasi Washington, Donny McCaslin & Ishkero et surtout Meschell Ndegeocello, pour un concert très attendu.
On allait oublier enfin quatre créations qui ponctueront l’édition et sur lesquelles nous reviendrons.
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