Rappelons les faits : l’an dernier, de façon assez incompréhensible, Jazz à Vienne qui ne gagne sa vie qu’avec le Théâtre Antique (en effet seule scène payante du festival) avait perdu quelque 10 000 entrées.
D’où une perte sèche évaluée à 300 000 euros. Passons sur les épisodes suivants, l’avance remboursable, le plan drastique d’économies mis en place, la refonte managériale du festival.
L’important était ailleurs, dans cette interrogation : était-on face à un simple incident de parcours comme le festival en a déjà connu au cours de sa longue histoire ou était-on confronté à un phénomène nouveau de perte progressive du public, pouvant à terme remettre en cause l’existence même du festival ?
Les premiers chiffres apportés par Thierry Kovacs, maire de Vienne, président de Vienne Agglo et de l’EPIC Jazz à Vienne, et Samuel Riblier, directeur de Jazz à Vienne, sont rassurants. Jazz à Vienne a regagné les 10 000 billets manquants cette année, totalisant 82 000 entrées payantes. « Ca veut dire qu’on va poursuivre », en concluent-ils, fixant d’ores et déjà les dates de la prochaine édition (29 juin au 13 juillet). Accessoirement, le festival va parallèlement, comme prévu, commencer à rembourser ses dettes.
Un tel bilan était d’autant moins acquis que plusieurs soirées se sont retrouvées en concurrence avec l’Euro de football, source d’une mobilisation croissante dans l’Hexagone jusqu’à la finale.
Jazz à Vienne a conforté son modèle économique
Ce faisant, Jazz à Vienne conforte son modèle économique avec une seule scène payante rentable, aux côtés de deux, voire trois autres scènes, gratuites, nourries à la fois par le surplus engrangé au théâtre antique et les quelques subventions et autres partenariats dont bénéficie le festival (notamment vingt-deux partenaires du Club Jazz Entreprises).
Si l’on rajoute d’ailleurs ces scènes gratuites, ce sont au total 208 000 personnes qui ont fréquenté le festival durant ces 18 jours. Ne nous demandez pas comment le staff du festival parvient à ces quelque 126 000 festivaliers supplémentaires qui, à un moment ou à un autre, ont transité par Cybèle et les autres lieux, mais retenons que cela représente donc 7 000 personnes au quotidien qui bénéficient les scènes gratuites du festival.
250 concerts et 302 heures de musique
Là est d’ailleurs, toujours et encore, la prouesse de Jazz à Vienne, qui durant cette quinzaine et malgré les économies à réaliser a pu proposer un total de 250 concerts, et une quasi permanence musicale, de midi (heure du premier concert de la journée) à deux heures du matin (fin du Club de Minuit) sur les trois scènes rassemblées à Cybèle : la scène du Rezzo, le Kiosque et le théâtre municipal. Soit un total de 302 heures de musique, souligne Benjamin Tanguy, directeur artistique du festival. Plus encore que les années passées, alors que le Jazz Mix installé sur les quais a disparu, Cybèle apparaît bien comme le centre de gravité de l’événement.
A retenir qu’en parallèle se sont tenus divers concerts ou évènements en d’autres lieux (Cathédrale Saint-Maurice, musée gallo-romain, cinéma Les Amphis, la journée Jazz & Dance Connection, co-produite avec le Rhino Jazz et organisée en divers lieux et quelque 70 concerts labélisées « Jazz à Vienne » organisés aux quatre coins de la ville.
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