Cinquante millions de disques à travers le monde depuis ses débuts en 1992, neuf fois récompensée aux Grammy awards, nominée aux Golden Globe, artiste multi disques de platine – comme on dit …« ça calme ».
Mary J. Blige qui chantait lundi 10 juillet dans le cadre de « Jazz à Vienne » a déroulé son dernier CD « Strengh of a woman » sorti cette année. Bien que prévisible sans être toutefois garanti, ce show féroce et très américain nous a tous collé au mur.
Ici, pas de demi-mesure. Une puissance de feu d’un cuirassé avec l’agilité d’un croiseur. Du très gros son (un maximum de subs qui ont du rendre sourd pendant quelques temps les personnes situées au plus près de la scène), des lights à la mesure de la densité sonore et un spectacle sans un seul temps mort (on avance, on avance,…).
Un groupe créé pour le show
Le groupe crée pour le show est constitué de cinq musiciens soit d’un batteur – un bestial qui frappe son instrument sans aucun état d’âme, martelant sans vergogne, toujours au fond du temps, avec une précision sans appel, d’un bassiste (5 cordes of course) particulièrement efficace pour nous balancer ses lignes de basses en plein ventre à couper le souffle, de deux claviers qui assurent soit les nappes soit les habillages sonores et enfin d’un guitariste affecté aux « cocottes », solos et riffs en tout genre.
Et bien évidemment, véritable ciment et signature musicale, 3 magnifiques et excellentissimes choristes qui colorisent, dans une complémentarité parfaite de timbres (les mêmes que lors des enregistrements ?), chaque morceau.
Le show fonctionne la plupart du temps sur une courte introduction de la section rythmique posant le groove avec l’entrée ou non de la guitare, des claviers et des chœurs. Puis l’ambiance du morceau étant posée, la voix arrive et c’est le chant qui va tirer, faire évoluer l’histoire par plusieurs phases de tensions et résolutions.
On retrouve dans la voix de Mary J. Blige, dans son attitude, dans le lien permanent qu’elle crée avec le public, toutes ses racines gospel – cette l’époque lointaine, où enfant elle chantait dans les églises.
Seule aux manettes de ce barnum…
Et dans ce show de deux heures qu’elle mène à tombeau ouvert, émerge son engagement et ses qualités vocales, artistiques et physiques. Cette femme est seule aux manettes de ce barnum entouré de ces musiciens qui « travaillent pour elle, pour sa musique et son succès » – Cash.
En la voyant hier, je pensais à une autre grande chanteuse américaine : Tina Turner – tant pour les similitudes musicales que pour le déroulement de leurs vies respectives.
Pendant tout son show, Mary J. Blige déploie sa vie, parfois à la limite de l’indécence (peut être pour nous européens) : longue tirade sur la place de la femme, de la nécessité d’être respectée, d’être la seule « queen » de son homme, du respect mutuel entre l’homme et la femme, de l’homme protecteur, de son ex mari volage et de son divorce récent.
Dans le morceau-titre « Strength of a Woman », cette femme forte refuse maintenant d’être triste pour
se montrer sous un jour plus radieux et dans « Thank You » elle parle de la trahison de son ex-mari.
Enchainant chansons sur chansons, changeant de tenue de scène à l’occasion d’un instrumental, elle donne tout ce que peut attendre son public – le meilleur de la soul, du RnB, et de la pop.
Hystérie partagée
C’est avec son tube Family Affair que Mary J Blige finira son set dans une hystérie partagée.
Cette véritable diva a largement remplie son contrat au plus grand bonheur d’un public renouvelé, jeune et enthousiaste.
Un show exceptionnel, une musique fondamentalement bien foutue et so groovy, une femme et chanteuse exceptionnelle.
Une très grande soirée de cette édition.
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