Les Nuits de Fourvière, ce Festival qui touche à tous les genres culturels, étaient riches cette année côté Jazz. Les deux derniers concerts, consacré pour le 1er à Marcus Millet, puis ensuite au saxophoniste français Raphaël Imbert et à sa fine équipe ont clos de fort belle façon ce contenu jazzique.
Pas question de se marcher sur les pieds musicalement parlant, bien sûr, entre Jazz à Vienne et les Nuits de Fourvière. Les amateurs de Jazz ont pu bénéficer des deux festival car aucun concert cette fois ne se chevauchait.
Marcus Miller qui était un habitué de Jazz à Vienne était cette année pour la 1ère fois aux Nuits de Fourvière, tandis que Raphaël Imbert qui avait régalé cette année avec sa faconde et son saxo le jeune public du théâtre antique lors de deux ouvertures matinales de Jazz à Vienne a clôturé le versant jazzy des Nuits de Fourvière.
D’abord, on s’en doute, le bassiste Marcus Miller a évidement fait le plein du grand théâtre de Fourvière le dimanche 24 juillet.
Un concert très attendu car le bassiste n’avait pas mis les pieds depuis deux ans en Europe et annulé pour cause de Covid, l’année dernière ses deux concert de Jazz à Vienne qui avaient été programmés les 4 et 6 juillet 2021. A Vienne, le bassiste a quasiment son rond de de serviette : Marcus Miller s’est produit pour la première fois à Vienne en 1994 et y est venu, depuis… sept fois.
Mais, il s’est donc retrouvé cette année non loin de là, dans l’autre théâtre antique de la vallée du Rhône, celui dominant la capitale des Gones.
Et ce, dans le cadre de sa tournée européenne, qui est passée par les plus grands festivals de l’été hexagonal : Sète, le 15 juillet, au Théâtre de la Mer ; Les Nuits de Fourvière, donc à Lyon, le 24 ; et enfin, Jazz in Marciac, pour couronner le tout, le 26 juillet.
Tel qu’en lui-même sur la scène de Fourvière avec ses solos reconnaissables entre tous, éblouissants ; et son slap éclatant (cette façon de claquer la corde sur le manche)…
On a pu le constater ce soir là à Fourvière, Marcus Miller est aussi un fantastique dénicheur de talents. La formation que le bassiste affiche ce soir là est composé de Jullian Pollack aux claviers, Russell Gunn à la trompette, Donald Hayes au saxophone et Anwar Marshall à la batterie qui eurent tout loisir à travers de longs solos de montrer qu’ils étaient capables de se hisser à la pointure de Maître Marcus. Un concert se terminant bien évidemment par une longue standing ovation. Une manière de rattraper le temps perdu…
Raphaël Imbert inspiré par les Folias
C’est dans un cadre beaucoup plus intimiste, cleui de l’Odéon de Fourvière et son petit millier de places assises que le saxophoniste Raphaël Imbert a déroulé la carte blanche sous l’intitulé “Jazz, South et Spirit” que lui avait octroyé ce soir là, Dominique Delorme, le directeur des Nuits de Fourvière.
Créateur infatigable, sans cesse sur la brèche créative, Raphaël Imbert, un habitué des Nuits de Fourvière, s’est fait plaisir et nous a fait plaisir et encore là, le mot est là trop faible. Car il a su mettre le public en orbite tout au long de ses trois heures de concert…
Osant le tout pour le tout, il a d’abord mixé en première partie Jazz et danse flamenco. Sans risque il n’y a pas de création et lorsque cela fonctionne, on atteint des sommets : ce fut le cas ce soir là avec osant là encore reprendre aussi bien des thème de Rachmaninoff, de Miles Davis (Sketches of flamenco), voire encore du compositeur baroque français François Couperin, tous évidemment fortement et hardiment revisités, etc.
La soirée s’ouvre avec la danseuse de flamenco contemporain Ana Pérez et la pianiste Amandine Habib, accompagnées par les saxophones de Maxime Atger et Raphaël Imbert et les percussions de Jean-Luc Di Fraya.
Ici, l’intensité de l’improvisation, de la voix, du cri, de la danse, part à la rencontre d’une certaine idée de l’Espagne que l’on retrouve dans les folias de Couperin et Rachmaninov, retrouvant la période où, comme le Jazz, l’improvisation était de mise dans la musique classique aujourd’hui corsetée.
La deuxième partie était toute aussi osée. Avec son quintet Poetic Ways est un essai, transformé lors d’un premier concert impromptu pour le bicentenaire du Conservatoire Pierre Barbizet de Marseille que Raphaël Imbert dirige. Il s’agissait donc du deuxième concert sous cet initulé de ce quintet.
Le saxophoniste annonce s’est entouré d’amis, mais surtout de musiciens hors pairs comme on peut vite le constater avec la voix de Célia Kameni, redoutable swingueuse à la voix acidulée, Anne Paceo à la batterie, Pierre-François Blanchard et Pierre Fenichel.
Improviser avec une forte cohérence et une totale unité sur Fauré, Ferré, Baudelaire, Verlaine, Nina Simone, fallait le faire ! On reste là au cœur du jazz avec de lumineux éclairs d’impros, son lot de groove et d’émotions, avec évidemment une dernière standing ovation pour clôturer cette séquence Jazz.
S’appuyant sur une riche inspiration, le directeur du Conservatoire de Marseille nous a donné ce soir là une belle leçon de Jazz….
Photos : Quentin Lafont (Photos Marcus Miller) et Paul Bourdrel (photos Raphaël Imbert).
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