Concentrée sur quatre jours, la 21ème édition de ce festival promet : de Mark Priore en trio jusqu’à Raul Midon en solo en passant par David Linx, Robinson Khoury quintet, la soirée consacrée à Claude Nougaro et cette journée du dimanche où « la relève » (les plus jeunes) viendra en découdre sur scène, c’est une plongée dans le jazz contemporain qu’ont creusé à leur façon Jacques Seigneret et ses amis/acolytes.
Savourez : ce soir sur la scène de la salle des Fêtes de Fareins, David Lynx. On apprécie la voix, l’itinéraire semé d’incursions avec tant et tant. Ce soir, pour revenir sur « Skin in the game », le chanteur a mobilisé quelques figures qui font l’actualité et le renouvellement du jazz : Gregory Privat (p), Arnaud Dolmen (dr) et Chris Jennings (cb). Soit donc l’art et la manière de marier des musiciens qui, en solo ou en formation, en disent long sur leur ambition musicale, leur plaisir à se confronter et à partager ces instants uniques que peuvent être les sets en concert.
En fait, la programmation de cette 21ème édition est arrêtée depuis le début de l’été. On la doit à Jacques Seigneret, qui anime l’évènement depuis sa création et qui n’a rien oublié de cette année 2003, où, sur un coin de comptoir dans le café du coin, alors qu’on se disputait au 7/14/21 (jeu de dés) les noms de celui qui paierait l’apéro et de celui qui les boirait, a tout à coup germé l’idée d’un festival. Olivier Truchot n’était pas loin. Yves Dumoulin n’était pas encore maire de Fareins mais déjà convaincu. Vous mélangez, laissez reposer, le temps de trouver une salle des Fêtes accueillante et en pisé (Fareins, bien sûr) et c’est ainsi qu’est né, sans plus de façon, « Jazz à Fareins ».
De deux soirées à quatre désormais
Comme d’hab’, le bébé a grandi : parti de deux soirées, samedi/dimanche, le festival s’étend désormais sur quatre journées, du jeudi au dimanche. Vous y ajoutez un stage de big band d’abord ouvert aux enfants puis étendu aux adultes et cette journée particulière du dimanche, sorte de grand rendez vous en accès libre et gratuit qui démarre dès 10 heures du matin, et le tour est joué. Enfin presque : on y rajoutera les tarifs mini malgré la taille de la salle (jauge maxi : 300) dont l’acoustique est sans cesse vantée, la convivialité, et surtout, tous ceux qui, à leur façon, ont inspiré ce festival : d’Olivier Truchot donc, à Mario Stantchev, Alfio, Yves Dugas, en passant par combien d’autres, dont Eric Prost qui se souvient peut-être qu’un jour il fut appelé en catastrophe pour remplacer Biréli Lagrène, aux abonnés absents. « Je m’en souviens encore, sourit Jacques Seigneret, il l’a remplacé au pied-levé. Ce fut magnifique….. ». Le comble c’est que ce jour-là, le festival a gagné de l’argent, 400 personnes ayant réussi à se faufiler dans la salle.
Quatre soirées qui font un tout
Pour cette 21ème édition, on serait tenté de penser que la voix est à l’honneur : David Lynx, Charlotte Planchou (escortée de Mark Priore), Marc Hévéa pour un hommage à Claude Nougaro, et bien sûr Raul Midon en solo. Une guitare convaincante, une voix de velours. En solo : une alliance sonore étonnante, quelque soit le répertoire auquel le musicien s’attaque. Dont, cette fois, Stevie Wonder. Comme une intimité étonnante qui se se met en place sous nos yeux, lui qui en est privé depuis sa naissance. Là, il baguenaude en France : New Morning jeudi soir, Fareins avant Montpellier. Pour présenter son 13ème album, « Lost & Found ».
La voix donc, mais pas seulement : en l’espace de quatre jours, Jacques Seigneret a réussi à attirer jusqu’à Fareins musiciens et formations de talent : avec Robinson Khoury par exemple pour ce « Broken Lines » où son trombone sera escorté par Pierre Tereygeol, Mark Priore, Etienne Renard et Elie Martin-Carrière. Mark Priore qui aura effectué un tour de chauffe le même soir dans un joli trio, se plongeant pour l’occasion dans le grand répertoire du jazz, de Monk à McCoy Tyner.
On retiendra enfin la journée du dimanche : pas de grand nom ce jour-là mais toute la saveur des musiciens en herbe ou confirmés qui participent à une journée de big band dès 10 h du matin, comme si tout ce qui avait précédé n’était qu’un préambule à cette mise en place.
Intérêt de ce festival reconnu, aidé par les collectivités (département, Communauté de communes et la mairie pour la logistique) et des partenaires privés (qui parviennent à financer la moitié de l’évènement. Sic !)…….
Fareins, 2 500 habitants. Ca mérite réflexion.
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