Pour l’instant, peu de choses a filtré du programme de l’événement, généralement publié en décembre, quatre mois avant.
Toutefois, on sait déjà que le festival accueillera le 27 mars au soir Chris Potter en trio : un saxophoniste solide, limpide et détonnant qui représente à lui seul une affiche de poids pour le festival. Parmi ses derniers concerts remarqués, celui de Marciac fin juillet entouré de Dave Holland et de Zakir Hussain.
« Les corps doivent aussi exulter »
Pour le reste, rendez-vous en décembre : dans la présentation de la saison culturelle 2018-2019, on ne peut que relever divers axes suffisamment vagues que nous reprenons ci-dessous in extenso.
» À travers un parcours musical toujours plus éclectique et international, contemporain et sophistiqué, désormais biennal, le festival lutte en effet joyeusement contre la dilution progressive des jazz(s) dans un fleuve de musiques indéfinies, une sorte de mainstream qui ignorerait ses affluents. «
Si le métissage culturel revendiqué dès son origine par A Vaulx Jazz demeure un gage de renouvellement, de modernité et de créativité, pour le jazz comme pour le reste, c’est plutôt des mélanges sans logique ni généalogie dont le festival AVJ cherche crânement à se démarquer.
Si « l’esprit A Vaulx Jazz » habite bel et bien ce retour en son fief du Centre Culturel Charlie Chaplin, nul n’ignore ici que les corps doivent aussi exulter !
C’est donc en dansant sur de puissants rythmes organiques ou digitaux que nos « pèlerins du souffle » venus des banlieues du monde investissent à nouveau les scènes de la Ville de Vaulx-en-Velin.
Petit rappel des faits
A Vaulx Jazz est né en 1987 et s’est rapidement imposé comme un événement jazz à part entière, aux prétentions à la fois locales (animations de toutes sortes) et métropolitaines. A y bien regarder, à l’exception de Jazz à Vienne, et du Rhino, plus présent dans la Loire que dans le Rhône, il est le seul festival d’envergure proposé dans l’agglomération lyonnaise depuis trente ans.
Lancé en 1987, le festival s’est renforcé d’année en année, accumulant des affiches de qualité, voire prestigieuses, jouant souvent les défricheurs, grâce aux intuitions de Gilbert Chambouvet et de Thierry Serrano, présidents successifs du festival.
Lors de l’élection d’Hélène Geoffroy à la mairie de la commune, le festival avait été non seulement reconduit mais totalement revendiqué par la nouvelle municipalité comme le principal événement culturel de la saison. Mais, le 19 octobre 2016, l’adjointe déléguée à la culture de la ville déclarait, sans prévenir, dans le journal municipal que le festival avait vocation à devenir biennal par la suite.
Aussitôt dit, aussitôt fait : si la 30ème édition du festival ne pouvait décemment pas être annulée, la 31ème édition était reportée à 2019. Désormais, A Vaulx Jazz a vocation à ne plus se tenir que les années impaires.
Durant les années paires, il laisse la place à un festival des « Cultures Urbaines » –qui a donc eu lieu en mars 2018- et qui ne semble pas avoir eu un écho étourdissant…
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