Magie du jazz : le trompettiste est à Lyon pour un seul soir aux côtés de Louis Winsberg, de Benoît Sourisse et d’André Charlier.
Le 20ème Saint-Fons Jazz n’a guère de concurrents. D’abord parce que se tenant traditionnellement durant la deuxième quinzaine de janvier, il lui revient donc l’honneur d’ouvrir la saison. Mais aussi parce que, là où d’autres ont jeté l’éponge (Francheville) ou se sont mis en mode « veilleuse » (Vaulx-en-Velin), Saint-Fons persiste et signe en organisant ce festival qui repose avant tout sur les bonnes volontés, sur l’école de Musique locale et sur la bienveillance de quelques autres.
Le « pour », c’est évidemment ce festival bon enfant, qui marie durant deux petites semaines conférence, « initiation au Lindi Hop », et, comme mardi 29, un spectacle réservé aux jeunes classes. Le « pour » encore, c’est que le Saint-Fons Jazz met ses pas dans ceux de ce caveau où étaient organisés des concerts incroyables, un jour Carla Bley et Steve Swallow, tel autre soir d’hiver Michel Petrucciani et combien d’autres.
Le « contre » c’est évidemment qu’on fait à Saint-Fons avec les moyens du bord, et notamment avec un petit-tout petit théâtre Jean-Marais, réceptacle de tous les concerts, mais doté, comme l’Iris de Francheville, d’une capacité d’à peine quelques centaines de spectateurs.
Le plus souvent, cela suffit pour accueillir les groupes invités par le festival. En revanche, lorsque pointe le nez de Randy Brecker en personne, le petit théâtre ne peut que s’arracher les cheveux. C’est ce qu’il a fait car il affiche complet pour cette soirée.
Dommage, dommage car, bien entendu, on ne peut que vous recommander d’aller retrouver ce trompettiste talentueux, visionnaire et inspiré qui ne cesse depuis un demi-siècle de laisser faire ses étonnements et de participer, peu ou prou, à toutes les grandes mutations du jazz contemporain. Si, d’ordinaire, on cite avec plaisir les musiciens qui l’ont accompagné, ou qui lui ont rendu la politesse, ici, pour aller plus vite, on irait plutôt chercher les musiciens avec lesquels il ne s’est pas produit. Mais qu’il s’agisse de Mingus ou de Clark Terry ou, plus près de nous, de Billy Cobham, Hancock et même de Zappa, Randy Brecker se révèle bel et bien un acteur/témoin essentiel de plusieurs glorieuses décennies du jazz.
Louis Winsberg, Benoît Sourisse et André Charlier
Ce soir-là, en tout cas, à Saint-Fons, il sera sur scène aux côtés du guitariste Louis Winsberg, du pianiste Benoît Sourisse et de son fidèle complice, le batteur André Charlier : un trio devenu quartet, par une magie bien spécifique au jazz et à ses rencontres, et qui risque, pour cette raison, de distiller un concert de toute beauté.
Mais à quoi bon vous mettre l’eau à la bouche ?
Pour participer aux dernières soirées du festival, mieux vaudra parier sur le concert de Freyja, mercredi (20 heures), lequel concert, à l’inverse, ouvre tout grand les portes du théâtre (entrée libre). On y rejoindra le beau brin de voix de Catali Antonini, entourée d’Aby Schenke (sax), Hélène Avice (cb) et Yanni Balmelle (gr) pour un répertoire mêlant grandes voix du jazz (Carla Bley, Abbey Lincoln) et compositions personnelles. La première partie sera tout aussi intéressante à suivre avec Combo, SFJam et Little Big Band, dirigés par H.Salamone, W.Coppey et S.Rivero.
Enfin, samedi, comme à l’habitude pour conclure l’édition, le festival a concocté une soirée festive. On avait particulièrement apprécié celle de l’Imperial au Marché-gare il y a deux ou trois ans. Cette fois, elle sera consacrée au Lindy Hop (21 heures dans le Hall des Fêtes) avec initiation à ces pas de danse à 20 heures.
Lindy Hop ? Si l’on parle bien du vrai, qui défiait les lois de la pesanteur il y a près d’un siècle à Harlem, mieux vaudra s’être bien entraîné avant d’entrer en piste.
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