Inauguré en avril 1981, le club parisien a reçu la visite d’à peu près tout le jazz mondial, jusqu’à devenir l’une des scènes les plus reconnues de notre bonne vieille Terre. Alors que tout redémarre rue des Petites Ecuries à Paris jeudi 7 septembre, retour sur 43 ans d’histoire
Le New Morning ? Petit club, grosse réputation qui résonne bien au-delà de l’Hexagone. Parce qu’il entre dans sa 43ème année, parce qu’à raison de quelque 280 concerts par an, et autant d’affiches, ses murs ont reçu la visite de tout le jazz mondial, ses grandes figures comme ceux et celles qui aspiraient à le devenir. Et face à eux, ou plutôt à côté d’eux des générations de publics pour qui le New Morning a été et reste sans conteste le meilleur club du monde, celui où il faut avoir joué au moins une fois.
16 avril 1981 : début de l’histoire
L’histoire est connue et n’hésitez pas à aller la parcourir. C’est le 16 avril 1981 que le lieu ouvre ses portes : rue des Petites Ecuries, non loin des grands boulevards et de la Porte Saint-Denis, dans un quartier de la rive droite qui concentra, fut un temps la quasi totalité de la presse quotidienne parisienne.
Ce lieu n’y était pas étranger : c’est là que se trouvait l’imprimerie du Parisien, ce quotidien qui se maintient envers et contre tout.
16 avril 1981 : pour fixer les choses, quelques jours après, le 10 mai, François Mitterrand était élu président de la République
C’est dire la performance de ce Club dont la naissance représenta, pour beaucoup, une quasi renaissance du jazz parisien.
Rien de folichon dans ce qui fut l’imprimerie d’un journal
Au demeurant, rien de folichon dans cette ancienne imprimerie, installée en rez-de-chaussée de la petite rue, et dans laquelle on s’enfonce sans la moindre fenêtre qui vienne égayer le lieu. Des mots célèbres sont restés pour définir la salle : « des airs de studio, de club, de hangar, de grenier, de garage ». Ou dit autrement, salle marquée par « l’absence de tout ce qui pourrait distraire du point central : la scène ».
On vous rassure, c’est toujours le cas 43 ans après.
La fondatrice : Eglal Farhi, venue d’Egypte via Genève
A l’origine de ce club, non pas une figure incontournable du jazz de l’époque, mais Eglal Farhi une sexagénaire alerte, journaliste d’origine égyptienne, issue d’une famille d’intellectuels du Caire mais qui avait dû s’exiler en 1967 vers la Suisse avec ses enfants. Elle et ses deux fils Alain et Daniel, convertis au jazz depuis belle lurette.
Quel rapport avec le New Morning ? On y vient.
C’est là, à Genève, vers la fin des années 70 que démarre en fait l’histoire du lieu : lorsque ses deux garçons Eglal Farhi, Alain et Daniel Fahri, investissent une usine désaffectée pour y installer le New Morning de Genève.
Le temps de trouver la bonne formule, de s’aguerrir, d’accumuler contacts, rencontres et un zeste de métier, et les voilà à Paris. Rapidement Alain met la main sur cette imprimerie délaissée, d’une capacité de 500 spectateurs.
C’était parti.
Premier programme : Ron Carter, Chet Baker….et Dewey Redman
Le premier programme d’avril/mai 1981 aide à comprendre pourquoi et comment le New Morning fit oublier rapidement les clubs de la rive gauche, dont certains étaient en perte de vitesse : tour à tour étaient programmés Ron Carter, Chet Baker, Art Blakey, Dave Liebman et même Dewey Redman…
« Des murs gorgés de souvenirs », a noté si justement un jour un visiteur dont on a oublié le nom. Souvenirs ? Il faudrait à peu près citer toute la planète jazz, les anciens comme les nouveaux, de tous pays, de toutes tendances. Curieusement d’ailleurs, l’histoire a plutôt retenu cette poignée de musiciens qui, pour une raison ou pour une autre, n’a jamais joué au New Morning.
Au fil des ans, le club a évolué. Légèrement. En s’ouvrant à des musiques cousines, blues, funk, soul, rap etc . En attirant un public plus jeune, surtout à partir de 2012. En perdant, le 25 septembre 2019, Eglal Farhi, 97 ans, mais en retenant sa fille, Catherine, qui s’investit à son tour totalement dans le club.
Quant au présent ou au futur, rendez-vous ci-contre avec le programme du New Morning de jeudi à fin novembre.
Cet automne au New Morning
SEPTEMBRE
JEU 07 SEP BK
VEN 08 SEP Asakaa Boys
LUN 11 SEP Fred Wesley & The New JB’s
MAR 12 SEP Casey Benjamin & the Honnet Brothers
MER 13 SEP Detroit Makes The World Go ‘Round
Elzhi + Guilty Simpson + Phat Kat + Ben* + Szabolcs Bognar + Tomi Heilig
JEU 14 SEP Malted Milk
VEN 15 SEP Kohndo x Kyo Itachi x E. Blaze
SAM 16 SEP Elliott Murphy
DIM 17 SEP Ab Spatio
MAR 19 SEP Seule(s) en Scène 2023
JEU 21 SEP Leïla Olivesi
VEN 22 SEP Bala Desejo
VEN 29 SEP Jasual Cazz + Underground Canopy
OCTOBRE
MAR 03 OCT Jasser Haj Youssef
MER 04 OCT Billy Valentine
VEN 06 OCT Ishkero
SAM 07 OCT Destiny : Tribute to the Jackson Family
by Driss Farrio & the Soul Brothaz
MER 11 OCT Abraham Inc
JEU 12 OCT Becca Stevens
VEN 13 OCT Echoes Of Memphis ft. China Moses
MAR 17 OCT The Blackbyrds
MER 18 OCT Camilla George
JEU 19 OCT Christian McBride’s New Jawn
VEN 20 OCT Moacyr Luz e Clube dos Democráticos
JEU 26 OCT Akata Kolo Orchestra
NOVEMBRE
MER 01 NOV Apollo Brown & Philmore Greene
JEU 02 NOV The Headhunters
VEN 03 NOV Patricia Barber
SAM 04 NOV Nik West
MAR 07 NOV Robin McKelle
MER 08 NOV Makaya McCraven
SAM 11 NOV Djonga
JEU 16 NOV Gilsons
DIM 19 NOV James Carter Organ Trio
VEN 24 NOV The Bamboos
SAM 25 NOV Quinze
MER 29 NOV Chris Potter Circuits
Pour plus de précisions consultez : https://www.newmorning.com/
Pingback: Festivals de Jazz : le Rhino, Grenoble et Clermont-Ferrand approchent. A Paris, le New Morning fait parler de lui > Jazz In Lyon