Démarrage mardi 2 juin. Clap de fin vendredi 31 juillet. 60 jours de spectacles en tous genres, cirque, cirque vietnamien, théâtre, théâtre équestre, danse et surtout, musique. Si, si. Plus encore que les années passées, les Nuits de Fourvière 2015 font une très, très large place à la musique. Déjà, Tom Robbins, acteur, théâtreux et réalisateur, ici invité d’honneur de ces Nuits 2015, a livré un concert concocté avec l’aide de Hal Willner et réunissant autour de son groupe, divers friends mêlant tous les styles de musique. C’était vendredi.
Le ton a été donné. D’ici fin juillet, tous les styles de musiques sont au programme des Nuits : blues, jazz, pop, rock, variétés, ethnique, comédie musicale, fado, soul et, évidemment, « variétés », comme on disait en 1900 vont se succéder. Ajoutez-y un détour par quelques pointures comme Joan Baez ou Bjork. Et surtout une magnifique échappée avec le Brésil.
Le Spokfevro Orchestra ? allez-y les yeux fermés
Rendez-vous en effet le 14 juillet au théâtre antique avec la soirée Brésil. Reportez-vous au programme. Non seulement Flavia Coelho, première partie de Gilberto Gil il y a trois ans, est de retour mais elle sera précédée sur cette scène souvent trop sage de Tom Zé et d’une pépite sur laquelle on pourrait disserter des heures : le Spokfevro Orchestra.
Vous ne connaissez pas ? Allez-y les yeux fermés. Une formation chaloupée venue du Brésil qui trouve son essence dans le fevro, un genre musical vibrant et festif, à la fois riche d’arrangements sophistiqués et plongeant ses racines dans la tradition du Pernambuco, de Recife en particulier. Apparu en 2003, fruit d’expériences diverses réalisées dès la fin des années 90, cet orchestre dodu taquine le frevo sous la baguette d’Inaldo Cavalcante de Albuquerque, alias Spok. À la fois saxophoniste, arrangeur et directeur musical, Cavalcante est un cumulard. Il dirige ici seize musiciens, soit un véritable big band particulièrement cuivré. Dans l’état du Pernambouco où le genre frevo est né voici un siècle, on fait communément référence au carnaval pour délimiter le genre : à la fois expression de rue et fête populaire. SpokFrevo et son pilote Mr.Spok se sont donné pour but d’arracher le frevo à sa stricte fonction originelle, qui est de danser et danser encore, et de l’emmener vers la sophistication du jazz.
On est face à un étrange gang brésilien
C’est ce qui nous avait avant tout frappé à Jazz à Vienne qui avait eu la bonne idée de programmer le Spokfevro il y a trois ou quatre ans lors de sa « All night jazz ». Plus que la découverte d’une machine à swing qui a tout avalé-digéré des grandes formations américaines avant d’élaborer sa formule, on se trouve en face d’un étrange gang brésilien qui parle au corps, qui met sans cesse en avant sa couleur originale et ses techniques de jeu complexes basées sur le brio. Le nombre de trompettes, de saxs et de trombones alignés a de quoi faire pâlir d’envie.
Michel Legrand, Iggy Pop, Pattie Smith, Björk…
Pour le reste, les Nuits proposent donc jusqu’à fin juillet un nombre d’affiches étonnant. Joan Baez, Iggy Pop, Pattie Smith, Björk, Ben Harper, Youssou N’Dour, Véronique Sanson, Damien Rice, Raphaël Imbert, Robert Plant, Paco Ibanez, Pascal Comelade, Lily Wood & The Prick, Michel Legrand et quelques autres sont conviés tour à tour sur la scène lyonnaise. S’ajoutent à cela quelques concerts de jazz. Pour une fois, pas de Keith Jarret mais un surprenant duo Herbie Hancock-Chick Corea qui délaisse donc Jazz à Vienne (lire un peu plus loin) pour venir rappeler tout ce que ses deux septuagénaires fringants ont en commun depuis leur entrée dans la planète Miles.
Le charme splendide de Musica Nuda
A ce sujet, on ne saurait trop vous recommander Musica Nuda. C’est italien. Une chanteuse et une contrebasse. Qui donnent sans arrêt l’impression de poursuivre sur scène une discussion rigolote démarrée en bagnole. L’alliance de la contrebasse, très sonore, de Ferruccio Spinetti et de la voix mutine de Petra Magoni fait merveille. Ils sont attendus à l’auditorium du musée des Confluences. Salle quelconque et surtout pas faite pour le jazz intime et lieu ingarable. Mais c’est l’occasion de retrouver ce «couple » (sur la scène) très apprécié du public lyonnais.
Une ultime nuit à 15 euros l’entrée : on rêve
Un peu plus loin c’est Anouar Brahem qui arrive en quartet (clarinette basse – piano et basse). Evidemment à ses côtés, François Couturier pour donner vie à une musique profonde et contrastée. On a le temps d’en reparler d’ici mardi 21 juillet.
Pour en finir, notons encore qu’outre une soirée colombienne à ne pas sous-estimer et l’arrivée de Calogero , on est convié, en toute fin juillet à redécouvrir Charlie Winston, Moriarty et Sophie Hunger. Enfin, l’ultime soirée de ces Nuits 2015 accueillera Bob Maghrib, Sergio Mendoza et Lord Mouse and the Kalypso Katz. Le tout pour 15 euros !
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