Trois femmes, trois voix. Celles de Laurence Ilous, de Mélina Tobiana et de Léa Castro. Dans la lignée de ces formations à plusieurs voix qui ont bâti le Jazz vocal, le Bloom Quintet explore le patrimoine jazz mais pas seulement. Près des trois jeunes femmes, juste une contrebasse et une batterie. Ce concert gratuit inaugure la 21ème édition de Parfum de Jazz, qui souhaite comme l’an passé, mettre en valeur les «Jazz Ladies ».
Coup d’envoi ce soir dimanche de la 21ème édition de Parfum de Jazz, ce festival qui se prélasse des Baronnies en Tricastin en appliquant une parité bien à lui : comme l’an passé, cette édition sera totalement acquise aux Jazz Ladies, ces dames du jazz, grandes, petites, célèbres ou nouvelles venues, dont les talents ou les carrières ont souvent été estompées par des « Jazz Gentlemen ».
Et le Bloom Quintet qui sonne tout à l’heure les trois coups de l’édition ne déroge évidemment pas à la règle : dans le quintet, à l’avant-scène, trois chanteuses et non des moindres. Laurence Ilous, Mélina Tobiana et Léa Castro. Trois amies, trois complices qui mènent à la fois des carrières solos mais, qui, depuis déjà un certain temps, trouvent le temps de ce quintet vocal.
Les dimensions insoupçonnées de la voix humaine
Pour elles, il s’agit d’explorer ensemble divers patrimoines, de jazz, bien sûr, mais aussi de pop, de blues ou de musiques « world ». Ici, seule compte l’harmonie des trois voix, cette fusion qui donne tout à coup à la voix humaine des dimensions insoupçonnées et qui emmène le spectateur vers des horizons vierges.
Il est vrai que les trois chanteuses ne sont pas les premières venues et ont en commun d’avoir roulé leur bosse ici et là, de s’être trempées le caractère en multipliant les concerts et les expériences, que ce soit avec le Bloom Quintet ou seule, ou avec d’autres.
On retiendra que Mélina Tobiana a ainsi investi la scène depuis de nombreuses années, via des clubs, des cabarets et autres lieux d’expression avant d’enregistrer un premier album il y a 4 ans avec Martin Guimbellot, contrebassiste de métier et qui sera d’ailleurs ce soir à ses côtés.
Léa Castro, une voix douce entre silence, retenue et contrebasse
On n’oubliera pas que Léa Castro occupe elle aussi un espace grandissant dans le chant vocal jazz. Pour preuve, même si ça n’a pas de rapport direct avec le Bloom de ce soir, ce « Roads », album paru il y a deux ans, et qui prouve la pertinence d’une voix à l’expression parfois tenue mais qui vous pénètre d’autant plus qu’elle s’exprime seule, entre silence, retenue et une contrebasse qui se déploie avec finesse et profondeur, sans jamais atténuer l’effet vocal.
Enfin, si Laurence Ilous a suivi quasiment le même parcours, c’est sa rencontre il y a déjà 8 ans, avec Mélina Tobiana au sein d’un projet de Léon Parker –un signe-, qui va précipiter la montée en régime de ce Bloom Quintet. Depuis quelques mois, ce Bloom quintet multiplie d’ailleurs les apparitions (tel à Lyon au Bémol 5, ou à l’occasion de divers festivals).
Ce sont ces trois voix, sensibles aux mêmes esthétiques, qui démarrent donc ce soir le festival Parfum de Jazz.
Juste une contrebasse et une batterie pour accompagner le trio
Particularité de ce quintet, il ne tolère à ses côtés comme instrument harmonique que la contrebasse, sorte de voix supplémentaire, dans un régime autre, tenue donc par Martin Guimbellot, figure de ce Bloom Quintet, tout comme celle de Nils Welkstein, chargé de donner la bonne mesure à tout ce petit monde.
Le quintet a suffisamment de bouteille artistique pour se permettre d’en appeler à de nombreux standards. On verra bien…on entendra bien.
Mais sans doute le concert de ce soir devrait aussi s’inspirer de l’album que le quintet a enregistré récemment et qui signe encore un peu plus sa maturité.
* Concert à 19 heures, dimanche 11 août à Saint-Ferréol-Trente-Pas. Concert gratuit (participation libre).
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