C’est à la fois une gageure et un vrai tour de main.
Avec son petit budget de 650 000 euros légèrement en baisse cette année (5,5 millions d’euros par exemple pour Jazz à Vienne…), le Rhino dirigé par les Chazalon, père et fils va encore se permettre de programmer cette année, du 4 au 27 octobre, pas moins de cinquante concerts, comme à l’ordinaire, mélangeant inconnu(e)s sortant d’un quasi-anonymat et vedettes confirmées à l’instar de l’organiste Rhoda Scott, du jazzman régional de l’étape, le Lyonnais Louis Sclavis (mercredi 10 octobre à 20 h 30, l’Amphi-Opéra de Lyon) ou du pianiste cubain Roberto Fonseca (lundi 22 octobre à Roche-la-Molière) qui se produira devant 400 personnes seulement.
Un vrai savoir-faire car ce festival qui fête cette année ses quarante ans d’existence, est, c’est le moins que l’on puisse dire, multi-scènes (vingt-sept !), proposant des concerts dans des lieux parfois les plus improbables (souvent des églises), et parfois même plutôt reculés.
Tête chercheuse
Mais ce qui fait son intérêt premier pour les amateurs de jazz toujours à la recherche de sensations musicales nouvelles, c’est son rôle de tête chercheuse. Depuis longtemps, le public vient au Rhino les yeux fermés. Et ce n’est pas le nom qui fera la jauge.
Selon Ludovic Chazalon, directeur artistique du Festival les nouvelles pousses jazz à ne pas manquer cette année se nomment pour commencer Lisa Hurt, une chanteuse américaine qui vit à Nantes, par ailleurs petite nièce de Manu Dibango. Elle fait preuve d’une puissance et d’une énergie à la lisère du blues et du jazz qui devraient faire frisonner le public (jeudi 18 octobre à 20 h 30 à Saint-Paul-en-Jarez dans la Loire).
L’inclassable accordéoniste Mario Natkovic qui jouera en solo, l’exercice le plus difficile devrait aussi marquer le festival. Ce Bosniaque vivant en Suisse est musicalement partout et nulle part : sa musique s’isnpire du jazz de la musique balkanique, mais aussi de Philippe Glass. Surprenant (Samedi 20 octobre à 20 h 30 à l’Horme dans la Loire).
L’explosive Sarah Mc Coy
Citons aussi la pianiste et chanteuse américaine Sarah McCoy dont certains accents rappellent Janis Joplin. Une crooneuse au style punk et jazz explosive qui devrait constituer l’une des révélations de cette édition 2018 (vendredi 12 octobre à 20 h 30 à Saint-Just-Saint-Rambert).
Citons enfin l’anglo-ghanéenne Kimberose qui commence à se faire un nom mais que l’on a guère eu pour l’heure l’occasion d’écouter dans la région depuis le succès de son premier album « Chapter One », à la lisère du groove, du jazz et de la soul-pop (vendredi 12 octobre à 20 h 30, salle Jean Dasté à Rive-de-Gier).
Même les divas consacrées, à l’instar de Rhoda Scott s’essaient aux chemins de traverse.
L’organiste aux pieds nus qui fête cette année ses quatre-vingts printemps, s’affichera, le vendredi 26 octobre à 20 h 30 à la salle Aristide Briand de Saint-Chamond, aux côtés du saxophoniste Christophe Monniot et du batteur natif de Bâton Rouge, Jeff Boudreaux. Un concert qui s’annonce détonnant.
On l’aura compris, Le Rhino n’entend se priver d’aucune des nombreuses facettes du Jazz. Chacun devrait y trouver son bonheur musical.
David Bowie, Saison 2
Même les fans de David Bowie.
Le Festival termine en effet cette année son cycle Bowie consacré au flamboyant chanteur américain disparu le 10 janvier 2016.
Ainsi, toujours dans le cadre du Rhino, la Cité du Design de Saint-Etienne propose du 4 au 13 octobre une exposition, « Bowie Odyssée », une immersion profonde dans l’univers Bowinien, mêlant musique et images et rassemblant pas moins de 600 pièces dont beaucoup jamais exposées car beaucoup émanant de deux collectionneurs privés. « Une première mondiale », précise Ludovic Chazalon. Les fans s’y précipiteront.
Une expo marquée par de nombreux événements et notamment deux concerts : Bowie Acoustic avec Sandra Nkaké au FIL de Saint-Etienne (jeudi 4 octobre à 20 h 30). La chanteuse franco-camerounaise sera au côté de son binôme, le flutiste Jî Drû, également producteur de ses albums.
Après ce concert boowinien intimiste, place, le samedi 6 octobre à la grande œuvre intitulée « Ose ! » qui constituera l’apothéose de cette Saison 2 : « Bowie Symphonic ».
Dans le cadre de l’Opéra de Saint-Etienne, l’orchestre symphonique Nouvelle Génération et ses trente-six musiciens placés sous la direction d’Eric Vallion aura notamment comme solistes, le pianiste Eri Legnini et le trompettiste Erik Truffaz : excusez du peu. Ce sera le seul et unique concert réunissant tous ces talents. La corne du Rhino devrait là encore connaître de belles vibrations…
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