
On aurait pu penser que le Jazz façon New Orleans était passé de mode et tout juste bon pour les oubliettes musicales.
Et l’on subodorait que les ancêtres lyonnais, les « Flagada Stompers » nés en 1965 à l’INSA de Lyon et qui se produiront par ailleurs le 6 novembre au Hot Club de Lyon, qui représentent cette forme de jazz à Lyon, celle des débuts, celle des origines, n’auraient pas de successeurs.
Tout faux !
Le RhinoJazz qui se veut d’abord un Festival défricheur a présenté dimanche 19 octobre à Chateauneuf sur les hauteurs de la Vallée du Gier entre Givors et Saint-Etienne une formation qui entend porter elle aussi bien haut l’étendard de la musique New-Orleans en revendiquant sa passion pour la musique que l’on pratique encore et toujours dans le French Quarter de la capitale de la Louisiane.
Non, les Lyonnais du New-Orleans Syndicate, formation créée en 2022, ne sont pas des musiciens blanchis sous le harnais ataviquement attachés au passé, mais des quadras qui clament avec vigueur leur amour pour la musique jouée par Louis Armstrong ou Sydney Bechet avec un enthousiasme désarmant. Et ce, en octroyant au passage une sonorité plus contemporaine, façon Brass Band à la musique NO, avec l’apport notamment d’un sousaphone manié par Raphaël Moutin.
Devant une salle bien remplie, dimanche 19 octobre, les six musiciens du News Orleans Syndicate ont joué pendant près de deux heures avec un plaisir non dissimulé qu’ils ont su transmettre au public.
En interprétant des thèmes de Louis Armstrong ; voire même de Jelly Roll Morton d’une étonnante modernité.
Les six musiciens du New-Orleans Syndicate se sont également offert une superbe incursion dans dans le monde musical du « Bird » Charlie Parker, retravaillant le Be Bop, à la sauce New-Orleans : un véritable petit bijou, les différents cuivres tissant entre eux une moelleuse tapisserie sonore.
Tous ces thèmes étant bien sûr agrémentés, soit par la reprise de solos originaux, notamment ceux de Louis Amstrong ou de Jack Teagarden ; mais aussi de longs et jubilatoires solos issus de la veine créative des musiciens, redonnant une nouvelle vie à des thèmes joués des milliers de fois.
Comme le dit Anthony Bonnière, le tromboniste et chanteur de cette formation, « pour moi qui ne suis pas né dans une famille de musiciens, le Jazz New Orleans est un jazz accessible à tous qui parle directement à l’émotion et donne envie de danser, c’est aussi simple que cela ! » Un jazz qui ouvre la porte à d’autres jazz(s).
Les musiciens de cette nouvelle formation lyonnaise ont par ailleurs tenu à retourner aux sources pour s’imprégner encore plus de la musique de la Nouvelle Orléans en allant jusqu’à suivre des masters-classes au pays des Cajuns…
Bref, une formation musicale qu’il va falloir suivre de près et qui se situe dans la veine actuelle du retour en grâce de la musique de la Nouvelle Orléans.
Line-up-GRÉGORY AUBERT : banjo et guitare – ANTHONY BONNIÈRE : trombone – ANTHONY JOLY : trompette – RAPHAËL MOUTIN : sousaphone – JOSSELIN PERRIER : batterie – BORIS POKORA : sax alto et choeurs.
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