
Juan Carmona – guitariste virtuose flamenco – originaire de Vénissieux – eh oui il y a des talents dans cette commune … présentait lors de ce concert, une partie de son répertoire avec ses musiciens et sa flamboyante « Sinfonia flamenca » dirigé Miguel Pérez Iñesta.
Juan Carmona grandit dans une famille gitane qui viennent d’Andalousie ayant quitté le pays afin de fuir le régime franquiste. Juan Carmona s’initie à la guitare flamenca à l’âge de dix ans et donne son premier récital à Marseille à 15 ans. Il séjourne durant une dizaine d’années en Andalousie où il parfait sa connaissance de la culture flamenca. Il accompagne des chanteurs et en 1988, Juan Carmona remporte le grand prix du concours international de guitare de Jerez de la Frontera. L’année suivante, le grand guitariste Manolo Sanlucar lui remet le diplôme de la fondation flamenca de Jerez. Il remporte le prix de la Villa Médicis, ainsi que le trophée Don Antonio en 1990, il gagne le premier prix du concours de Madrid de Paco de Lucia en 1994. Il commence sa carrière discographique avec l’album Borboreo en 1998.
Virtuose, Carmona inove en permanence tout en restant enraciné dans les traditions ancestrales de l’Andalousie. Partage, diversité musicale, créateur de pont entre les styles, les cultures. Juan Carmona fait rayonner le flamenco bien au-delà de ses codes.
Le concert s’est déroulé en deux parties.
Tout d’abord une relecture de ses plus grands titres avec ses propres musiciens évidemment de très grand niveau, à l’écoute et au service des titres et du maitre : Isidro Suarez, Clavier/flute, Noemi Humanes, aux percussions, très subtil, Domingo Patricio à la basse 6 cordes, aux chants Enrique Bermudez « El piculabe », Nazareth Reyes, et enfin l’immense – Sergio di Finizio, danseuse invitée. Décrire cette partie est simple : un feu d’artifice de technicité, de partage, d’émotions avec une Sergio di Finizio flamboyante. Un groupe soudé autour du leader, tout en alimentant le propos commun.
Nous étions embarqués en Andalousie mais pas que : Afrique, Asie et beaucoup de modernité.
Suivra l’exécution de sa flamboyante « Sinfonia flamenca » pour orchestre et groupe de flamenco : « la grande-œuvre d’un autodidacte qui, des années durant, note par note, pupitre par pupitre, a fait transcrire sur partition le génie foisonnant de son inspiration. Un travail de longue haleine et au souffle brûlant, une histoire folle et belle ».
La saveur de l’Andalousie était là, l’orchestre répondant parfaitement aux multitudes de rythmes complexes d’harmonies enchevêtrées, savamment élaborées par Carmona.
J’aurai aimé toutefois une écriture plus dépouillée pour l’orchestre et avoir une partie guitare plus présente – les parties de Carmona étant très souvent doublées par d’autres pupitres.
Standing ovation amplement méritée. Un concert vraiment magnifique où l’on ressort heureux, conquis, plein d’énergies… Que du bonheur !!!
Remercions l’Opéra de Lyon et l’Opéra Underground – tout particulièrement son directeur Richard Robert, de la réalisation de ce concert qui nous a fait (re)découvrir cet immense artiste et de l’émotion éprouvée lors de ce concert.
N’oublions pas l’excellente sonorisation réalisée par les techniciens de l’Opéra car l’équilibre guitare et orchestre n’est pas de tout repos à trouver. Et ce fut le cas.
Concernant l’Opéra underground, la saison 25-26 est ouverte.
A regarder : film documentaire « Juan Carmona, le flamenco à fleur de peau », réalisé par Jean-Marie David.
A écouter : le dernier album de Juan Carmona « Laberinto de Luz » 2025
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