Le fils musicien de l’acteur et réalisateur Clint Eastwood, le contrebassiste et bassiste Kyle Eastwood que l’on a déjà eu le plaisir d’entendre du côté de Vienne, a donné samedi 1er décembre à Lyon, l’un de ses concerts les plus achevés, les plus aboutis.
Est-ce dû au fait que celui-ci s’est déroulé dans la plus magnifique chapelle de Lyon, celle de la Trinité, près du lycée Ampére dans la Presqu’île lyonnaise, un chef d’œuvre d’architecture baroque jésuitique du 17ème siècle. Bien possible. Les musiciens de jazz le disent souvent : le cadre dans lequel ils se produisent joue aussi un rôle non négligeable dans la musique qu’il y déploient.
Ce concert était organisé par l’association « les Grands Concerts » dirigée par Eric Desnoues, réputée pour la qualité de son programme de musique baroque tout au long de l’année et qui pour une fois a effectué dans une église comble, une incursion réussie dans le Jazz.
En programmant Kyle Eastwood, Eric Desnoues avait pris conscience que le fiston Kyle, 50 ans, même s’il a bénéficié au début de sa carrière du patronyme de son célèbre père, s’en est largement affranchi depuis ; n’oubliant cependant pas que c’est ce même père, lui aussi passionné de jazz, ami notamment de Count Basie, l’a plongé dans le grand bain de la musique bleue en l’emmenant aux concerts pour ouïr tout au long de sa jeunesse les plus grands noms de jazz.
Surprenant d’ailleurs pour un musicien de sa génération, il s’est tourné d’emblée vers le jazz des années 50/60, en l’occurrence le hard-bop.
« In Transit »
La réputation du contrebassiste/bassiste Kyle Eastwood qui réinvente un jazz qui n’a rien de passéiste, s’est ainsi forgée au fil des concerts, au fil des disques : huit désormais au compteur.
Avec son quintet affûté, marqué par de très belles individualités, Clint Eastwood a interprété sous les ors de la chapelle lyonnaise, de nombreux morceaux issus de son dernier opus composé par lui-même et certains de ses musiciens : « In Transit ».
Parmi les morceaux interprétés lors de ce concert, un petit joyau, « Marrakech » qu’il a lui-même composé suite à un voyage au Maroc, qui illustre désormais l’étendue de sa palette mélodique et de son inspiration (VidéoJazz ci-dessous).
Une palette vaste puisqu’au cours de la soirée, son quintet a aussi interprété une composition de l’un des plus grands contrebassistes de jazz, Charlie Mingus, mais encore, de manière un peu surprenante, une musique de film, celle de « Cinéma Paradiso », d’Ennio Morricone à la sauce Kyle.
A noter à ses côtés, un pianiste, Andrew McCormack à la verve et à l’inspiration éblouissante et un saxophoniste, Brandon Allen qui a gratifié le public de magnifiques envolées lyriques.
Bref, la grâce jazzique a plané ce soir là, chapelle de la Trinité, ce qui va peut-être inspirer aussi Eric Desnoues à élargir à l’avenir, un peu plus sa palette baroque vers le jazz ?
Line-up-De gauche à droite : Andrew McCormack (piano) Kyle Eastwood (contrebasse/basse), Brandon Allen (saxophones), Chris Higginbottom (batterie) et Quentin Collins (trompette/bugle)
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