L’Amphi reçoit trois soirs durant Antonio Farao la semaine prochaine. Trois soirées. Trois programmes. Trois formations différentes. A portée de regard et des oreilles, Daniel Humair, David Linx, Darryl Jones, Jean-Pierre Arnaud, Didier Lockwood et, dans le rôle de deux contrebasses à écouter absolument, Martin Gjakonovski et Heidi Kaenzig. Le tout emballé jeudi vendredi et samedi dans l’une de ces résidences que seule sait fomenter l’opéra de Lyon : celle consacrée au pianiste Antonio Farao.
Ce n’est pas le pianiste italien le plus connu mais, parions que cela ne saurait tarder. Lapalissade qu’on répète depuis 15 ans. Avant même de prendre vos places, procurez-vous Evan, l’un de ses derniers albums. Sorte d’ode post-bop où le compère convole avec Ira Coleman, Jack Dejohnete et Joe Lovano. Ces trois là savent lui fabriquer un écrin unique. Tranchant, décisif, un aplomb qui fait merveille et une clarté suprême.
Depuis le temps que le pianiste romain passé par le Conservatoire de Milan enchaîne concerts et albums (10 ou 12 à son actif), on pourrait craindre que la source se tarit. Et non : chaque rencontre d’Antonio Farao (la dernière si on ne se trompe pas, ce fut à A Vaulx Jazz 2015) nous emmène un peu plus loin : art subtil de la réinterprétation, de ces échappées où l’on guette tout pianiste qui se confronte à l’art du trio ou du quartet.
Ce sera précisément le cas de cette résidence dont l’un des intérêts est de nous révéler les multiples facettes d’un artiste : certes, Farao ne sera à Lyon ni avec le sax cité plus haut ni avec ce batteur qui sait si admirablement entrelacer son jeu avec les impros du piano. Mais on ne perd pas forcément au change.
Daniel Humair pour commencer. Didier Lockwood pour suivre
Dès jeudi soir, en effet, il apparaîtra aux côtés de Daniel Humair (vieux complice déjà présent sur Borderlines en 1999 ou sur Takes on Pasolini six ans après) et de Heidi Kaenzig à la contrebasse. Une soirée piano-basse-batterie où l’on est tenté de penser que l’originalité d’Antonio Farao sera la mieux mise en valeur à l’échelle de cette résidence.
Le lendemain, il installera à ses côtés Daryll Hall (cb) et Jean-Pierre Arnaud (dr), des musiciens aux allures de compagnons de route talentueux et attentifs. Ajouter à cette base rythmique Didier Lockwood avec lequel Antonio Farao a régulièrement plaisir à jouer.
Enfin, samedi soir, la résidence se refermera avec un nouveau trio : Martin Gjakonovski (cb) et Guido May aux drums. Histoire de corser un peu la performance, David Linx se retrouvera aux côtés du trio, à charge pour lui d’y apporter cette profondeur et cette résonnance qui rendent ses interventions si intéressantes.
Bref, on ne saurait trop conseiller de réserver les trois soirs. Farao le vaut bien, tout comme ses invités. En ces temps de disette jazz de plus en plus prononcée à Lyon, la venue du pianiste italien est en effet un réel événement.
Résidence Antonio Farao à l’Amphi de l’Opéra de Lyon. Jeudi, vendredi et samedi prochains à 20 h 30.
https://www.youtube.com/watch?v=ypFp2RAWgsI
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