Il fallait une bonne dose de courage ou d’insouciance pour monter un projet de cette envergure : à la fois revisiter un monument de la musique rock – le groupe britannique King Crimson, considéré comme la formation faisant référence en matière de rock progressif et monter un spectacle avec 54 élèves de 7 à 20 ans venant de quatre structures d’enseignement musical de différents types de territoires – urbain, périphérique, rural…soit les villes de Vaulx en Velin, Villeurbanne, Saint-Priest et Le Puy en Velay.
Pari gagné avec brio.
Belle réussite due à un ensemble de personnes, de structures qui ont tous joué le jeu à leurs places respectives.
Tout d’abord les quatre coordinateurs des Musiques Actuelles Amplifiées, Alwin Eburdery de Saint-Priest, Guillaume Fontaine du Puy en Velay, Guillaume Fenoy de l’ENM de Villeurbanne, Romain Gayral (Vaulx-en-Velin), qui a également coordonné l’ensemble du projet.
Chaque coordinateur s’est appuyé sur les professeurs de musique dont il faut souligner l’engagement massif.
Enfin, ce projet a pu voir le jour grâce aux financements de la Métropole, des quatre structures d’enseignements et du festival « A Vaulx Jazz ».
Ces quatre structures ont constitué quatre formations sur une base instrumentale rock – batterie, basse et guitare électrique, clavier – étant doublé, triplé ou complémenté par d’autres instruments en fonction des morceaux choisis : l’objectif étant de réaliser quatre concerts dans les quatre lieux d’enseignement avec une participation lors de chaque concert d’un pupitre de cordes propres à chaque lieu d’accueil.
King Crimson – petit rappel
Avec 13 albums studio, 16 (officiellement) en live, King Crimson a la particularité d’une longévité sur quatre décennies et d’avoir intégré plus de 20 membres différents tout en ayant un seul membre permanent – accessoirement fondateur – , le guitariste, compositeur, Robert Fripp.
Bien que nourissant une prédilection pour une expression instrumentale, une propension à une grande complexité harmonique, rythmique, le chant est omniprésent. L’esthétique de ce groupe lui confère une place en marge à toute classification habituelle. C’est avant tout pour Robert Fripp « une façon de faire les choses ».
On peut distinguer trois périodes emblématiques – de 69 à 74, les années 80 et la période allant de 94 à 2003. Une mini-tournée en août 2008 va servir de prélude à la tournée célébrant le quarantième anniversaire du groupe. L’album « A Scarcity of Miracles » paraît en 2011 et Robert Fripp annonce sa retraite en août 2012, fatigué par l’industrie musicale. Mais cette retraite est de courte durée avec un nouveau King Crimson en septembre 2013. Un album, « Live at the Orpheum », sort début 2015. Suivent des tournées européenne, canadienne et japonaise.
Le concert du King Crimson Projekt
Un spectacle de deux heures, quatre formations d’âges, de niveaux techniques différents mais avec plusieurs points communs : un engagement réel, un esprit à la fois sérieux et joyeux, une maitrise de leurs répertoires.
Et des enchainements techniques bien maitrisé. Bravo les techniciens…
Avec un répertoire qui couvrait toutes les périodes avec notamment une version orchestrale de l’anthologique «Starless» un bon équilibre avait été trouvé en fonction du déroulé du spectacle et du niveau de chaque formation.
Ces jeunes musiciens se sont révélés remarquables dans leurs prestations. Ils ont joué, chanté, chorussé dans une belle dynamique, avec un son se rapprochant des originaux. En étant pointilleux, on peut regretter parfois un manque de puissance sonore notamment lors des solos, mais bon…
C’est une expérience très enrichissante pour ces jeunes musiciens de jouer ce répertoire hors norme, (King Crimson ce n’est pas facile, facile…) et d’avoir l’opportunité de se produire sur des scènes avec des moyens audios, vidéos professionnels.
Un beau résultat, une belle réussite pour ce projet qui méritait amplement de figurer sur dans la programmation d’A Vaulx Jazz, et qui fut d’ailleurs très bien accueilli par une salle quasi pleine.
Ce concert m’a donné envie de ré-écoutez King Crimson… Pas mal non ?
Hasard de la programmation ou signe d’un revival justifié, le King Crimson passe le 2 juillet Aux Nuits de Fourvière. Allez y en famille, ça ouvrira les chakras de vos mômes.
Souriez, nous sommes vendredi !
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