Petit événement de l’automne : l’arrivée du pianiste en quintet dans le cadre de sa tournée d’automne.
Il était le grand absent cet été des scènes européennes. Et pour cause. Herbie Hancock a choisi l’automne pour visiter l’Europe : plus d’une vingtaine de dates qui lui permettent de visiter l’ensemble des capitales et grandes villes incontournables. Dont Lyon, Toulouse et Paris.
Hancock ou l’un des musiciens les plus fidèles, année après année, de Jazz à Vienne, qui s’associe ici à l’Auditorium pour ce concert unique qui signe par ailleurs la mise sur orbite de la saison d’hiver du festival
60 ans d’évolutions, de remises en cause et d’inventivité
Acteur majeur de la scène jazz depuis près de 60 ans, le pianiste frappe surtout par sa capacité à sans cesse se remettre en question, en faisant évoluer sa musique en permanence, y intégrant tout ce qui peut la nourrir, la renouveler ou lui ouvrir de nouvelles perspectives. Et cela depuis ses toutes premières collaborations, avec Miles et les autres. De fait, il n’est pas un courant du jazz ou d’autres musiques que Herbie Hancock n’ait exploré ; mettant à chaque fois une « patte » originale sur le phénomène. Acoustique, fusion, électronique, funk et plus récemment hip-hop et bien sûr classique sans omettre au besoin diverses révérences, vers des fondamentaux, tel le gospel, pour déboucher sur une musique intégrant tous ses éléments.
Le risque de passer à côté d’un virage imminent
C’est pourquoi chaque passage du pianiste-compositeur n’est jamais le même et qu’il suscite toujours autant la curiosité. Sa carrière est en la matière un modèle, qu’il s’agisse de ses enregistrements, des genres abordés ou des musiciens dont il a su s’entourer.
Tout cela a donné lieu à de nombreuses distinctions, certes, et Hancock est en la matière sans nul doute, le musicien aujourd’hui le plus primé d’une scène qui va bien au-delà du jazz. Mais frappe tout autant l’aura de modernité qui entoure ce musicien actif depuis les années 60, lorsqu’il commençait à se faire un nom aux côtés de Donald Byrd. Ca ne nous rajeunit pas mais ça montre le chemin exploré. Evidemment, on aime en rappeler quelques grandes étapes ou quelques associations particulières. Ici VSOP, là tel standard de légende, plus loin sa présence dans le cinéma (Blow up ou Autour de Minuit). Mais, à trop se retourner sur ce que le claviériste a fomenté depuis six décennies, on risque toujours de louper un virage imminent.
Autre concert, autre facette donc, comme une pièce supplémentaire apporté à un puzzle géant où toutes les pièces méritent de s’emboîter.
Le pianiste est annoncé samedi soir en compagnie de James Genus à la basse, de Lionel Loueke, guitare & chant, de Justin Tyson, batterie et de Elena Pinderhughes – Flûte & voix.
Concert à 20 heures. Tarifs : de 36 à 69 euros.
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