Pour les musiciens invités par l’Opéra de Lyon à s’installer dans ses murs le temps d’une de ces résidences très recherchées, il y a plusieurs façons de faire, de jouer et d’inviter divers comparses.
Pour le coup, Emile Parisien, jeune saxophoniste qui s’est rapidement imposé sur la scène jazz ces dernières années, livrera de mercredi midi à samedi soir une résidence exemplaire, présentant lors des cinq rendez-vous (deux à midi, trois le soir) des visages, des formations, des inspirations et des jeux fort différents.
Passant du duo au quintet, via le trio et le quartet, en invitant à chaque fois quelques-uns des musiciens familiers de son univers.
Tout démarrera mercredi midi pour un court pas de deux avec le pianiste Roberto Negro, le temps de quelques thèmes agiles dans lesquels le saxophoniste aime flâner sans retenue.
Tout autre sera le premier rendez-vous nocturne, jeudi soir.
Emile Parisien placera ce concert sous le signe de Sfumato, son dernier album, sorti en octobre dernier et réalisé avec les musiciens qui seront du voyage de Lyon. Un album abouti, marqué certes par la présence de Portal et de Vincent Peirani, mais qui se nourrit avant tout de la cohésion d’ensemble du quintet, soulignée par la rythmique distillée par Simon Tailleu à la basse, et par Mario Costa aux drums, et par cette paire emboîtée que forment Joachim Kûhn au piano et le Manu Codja à la guitare.
Au cœur de cet ensemble, Emile Parisien développe un jeu étincelant et inspiré qui se renforce au fil des thèmes abordés.
Sous l’ombre d’Ornette Coleman
Tout autre sera le concert de vendredi soir, placé sous l’ombre d’Ornette Coleman. Pour ce faire, Emile Parisien apparaît en une formation resserrée, aux côtés du bassiste Jean-Paul Celea parti à la recherche d’Ornette (l’album Yes Ornette) en compagnie d’un de ses complices Wolfgang Reisinger aux drums. Magie du trio qui laisse aux uns et aux autres suffisamment d’espaces d’improvisations, de virages à 180°, revisitant la musique du génial inspirateur que fut Coleman disparu il y a deux ans
Enfin, le samedi, Emile Parisien bouclera sa résidence en compagnie de « son » quartet (Julien Touery au piano, Ivan Gelugne à la basse et Julien Loutellier aux drums).
Cette fois encore, l’invention est constante, allant de surprise en surprise : mélange des inspirations dont celles de quelques grands contemporains, contrastes incessants dans le jeu, dans la fusion, passant de la quiétude au brutal, de l’hypnose au réveil dans une sorte d’exploration totale libérée de toute entrave.
Ici peut-être plus encore se révèle l’extrême liberté du saxophoniste qui semble s’être nourri, durant toutes ces années, de ces mille et une influences pour mieux forger un univers musical propre
Concerts mercredi 8 février et vendredi 10 février à 12 h 30 : entrée libre. (durée 45 minutes)
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